Les grandes entreprises suisses du commerce de détail se portent bien. C'est le cas de Coop: l'année dernière, son bénéfice s'est élevé à 562 millions de francs et on s'attend à ce qu'il soit du même ordre cette année.
Le personnel n'en avait pas tellement profité jusque-là: les négociations salariales et contractuelles de l'année dernière n'ont pas couvert le renchérissement. Mais les partenaires sociaux de Coop – Unia, Syna, la Société des employés de Coop (VdAC) et la Société suisse des employés de commerce – ont annoncé le succès des négociations salariales pour 2024.
Ainsi, tous les collaborateurs de Coop dont le salaire mensuel est inférieur ou égal à 4800 francs recevront une augmentation générale de 140 francs. Cela représente une amélioration salariale d'environ 3% pour un salaire de 4800 francs, et donc un peu plus pour les salaires inférieurs.
La masse salariale est globalement augmentée de 2,2%. Les collaborateurs ayant un salaire plus élevé disposeront de leur côté d'environ 1,5% d'augmentations individuelles. Caspar Frey, porte-parole de Coop, constate: «Les salaires ont été augmentés de près de 10% au cours des dix dernières années, malgré un renchérissement partiellement négatif.»
Les bons d'achat ne font pas partie du salaire
Anne Rubin, responsable des négociations chez Unia, explique à Blick que les partenaires sociaux représentent environ 38'000 collaborateurs de Coop – sur un total d'environ 60'000 employés en Suisse. Parmi eux, «près de la moitié» bénéficieront de la revalorisation salariale de 140 francs.
«Enfin, les collaborateurs de longue date qui, ces dernières années, n'ont eu droit qu'à de petites améliorations ou qui n'ont rien reçu dans le cadre d'augmentations de salaire individuelles, obtiennent eux aussi une amélioration salariale significative», explique Anne Rubin. La pleine compensation du renchérissement ainsi que des pertes de l'année dernière – il n'y avait une hausse que de 2% en général et seulement jusqu'à un salaire de 4500 francs – ont ainsi été rattrapées.
Anne Rubin tient également à souligner que l'accord salarial exclut explicitement la distribution de bons d'achat. En d'autres termes, Coop ne peut pas déclarer comme augmentation de salaire des bons de consommation valables dans ses propres supermarchés et formats spécialisés. Elle doit au contraire verser l'augmentation de salaire en espèces et de manière durable.
Coop remarque cependant que l'entreprise offre à tous ses collaborateurs un bon d'achat d'une valeur allant jusqu'à 500 francs suisses, en fonction de leur charge de travail.
Augmentation des salaires minimaux et des salaires des apprentis
Parallèlement, Coop relève sensiblement ses salaires minimaux. Le salaire minimum s'élève à 4200 francs suisses (contre 4100 auparavant), les salaires de référence sont de 4300 francs pour une formation de 2 ans (contre 4150 auparavant), 4400 francs pour une formation de 3 ans (contre 4200 auparavant) et 4600 francs pour une formation de 4 ans (contre 4300 auparavant).
Comme Coop l'indique elle-même, les apprentis bénéficieront également d'une augmentation de salaire à partir d'août 2024. Les salaires actuels augmenteront de 100 francs suisses chacun. Le salaire des apprentis sera désormais de 1000 francs suisses en première année, 1200 en deuxième année, 1400 en troisième année et 1600 en quatrième année.
Que fait Migros?
En septembre déjà, Migros s'est mise d'accord avec ses partenaires sociaux pour augmenter la masse salariale jusqu'à 2,5% pour 2024. De même, les entreprises Migros soumises à la CCNT ont adapté leurs salaires minimaux et de référence de manière échelonnée.
Selon l'entreprise et son défi économique, la masse salariale sera donc augmentée de 2,1 à 2,5%. Les modalités spécifiques à chaque entreprise seront à chaque fois convenues avec la commission du personnel locale. Ces négociations ont lieu actuellement.
Les salaires minimaux ont déjà été communiqués l'année dernière et sont identiques à ceux de Coop.