En tout, ces 14 multinationales du Swiss Market Index (SMI) devraient sortir de leur poche environ 60% de leurs bénéfices de 2020, soit 3,4% du PIB suisse, selon l'étude réalisée par Ecometrics, Valuing Impact et Sofies et cofinancée par Ethos. La fondation, qui regroupe près de 230 caisses de pension et fondations d'utilité publique, l'a mise en ligne ce mardi, alors que la COP26 sur le climat se poursuit à Glasgow.
Notre engagement pour la planète
Si Givaudan, Lonza ou Logitech mettaient à la poche 28 milliards de francs par an, elles pourraient ramener leurs émissions nettes de CO2 à zéro et continuer leurs activités «tout en préservant les réserves en eau et en terres cultivables de la planète». Un coût «tout à fait supportable pour les entreprises», a assuré Vincent Kaufmann, directeur d'Ethos, cité dans le communiqué.
Pour rappel, le Conseil fédéral vise la neutralité climatique en Suisse d'ici à 2050 suite à l'Accord de Paris, un engagement repris par de nombreux groupes.
«Ces investissements ne se feraient pas à fonds perdus»
Selon les auteurs de l'étude, Damien Friot et Samuel Vionnet, «ces investissements ne se feraient pas à fonds perdus». Ils «devraient même permettre aux entreprises concernées de réaliser des économies estimées à 34 milliards de francs par année», en partageant par exemple les coûts des chaînes d'approvisionnement avec d'autres entreprises. Il s'agit aussi de recourir aux énergies renouvelables ou à des moyens de transport durables.
L'étude s'est basée sur les données publiées par les entreprises ainsi que sur des modèles permettant de tenir compte de l'impact environnemental de leurs chaînes d'approvisionnement ainsi que de leur consommation en eau et en terres cultivables. Richemont, Sika, Holcim et les autres ont ainsi «généré 305 millions de tonnes de CO2 en 2020, soit 6,5 fois les émissions de la Suisse en tant que territoire». Leur consommation en eau a atteint 12'000 millions de m3 environ (3,5 fois celle de la Suisse) tandis que leur utilisation de terres cultivables s'élève à 6,5 millions d'hectares (1,6 fois la taille du pays).
Les six sociétés financières et d'assurances (UBS, Credit Suisse, Partners Group, Swiss Life, Swiss Re, Zurich) du SMI n'ont pas été incluses dans l'analyse, «en raison de la complexité méthodologique et du manque de données permettant d'évaluer l'impact environnemental de leurs investissements et de leur portefeuille de prêts».
COP26 de Glasgow
Ethos plaide pour que cette étude, à laquelle WWF Suisse et France ont contribué, permette «aux actionnaires d'intensifier le dialogue avec les entreprises concernées pour les inciter à faire davantage encore pour limiter leur impact environnemental». Le document leur recommande ainsi d'identifier les risques environnementaux, mais aussi les opportunités en la matière dans leur portefeuille ou encore de choisir des sociétés qui investissent déjà dans des solutions et qui profiteront des économies réalisées. (ATS)