Les milliers de paysans et paysannes de Suisse travaillent dur. Ils sont debout du matin au soir, par tous les temps. De tous les groupes professionnels, ce sont ceux qui travaillent le plus, avec 49,2 heures par semaine. Ils ne peuvent planifier leurs revenus que de manière limitée, car ils sont soumis aux caprices de la nature – et dépendent de ce qu'ils gagnent pour leurs productions. Quant aux dépenses, elles sont soumises aux mécanismes du marché, comme le renchérissement.
Bref, l'agriculteur moderne doit presque être un économiste. Mais que reste-t-il dans le porte-monnaie à la fin du mois? Blick a examiné de près les derniers chiffres de l'Office fédéral de la statistique (OFS).
Combien gagne une exploitation agricole?
En 2023, le revenu agricole s'élève en moyenne à 79'900 francs par exploitation. C'est pratiquement le même montant que l'année précédente. Ce chiffre se compose des activités agricoles, y compris les recettes des magasins à la ferme. Les activités proches de l'agriculture, telles que l'agrotourisme ou la production de biogaz, y sont également ajoutées.
Le salaire d'un travailleur familial
Dans la plupart des fermes de Suisse, plus d'une personne travaille. Souvent, toute la famille participe aux tâches de la ferme. En 2023, une exploitation comptait en moyenne 1,35 travailleur et travailleuse familiale. En font partie, entre autres, le chef d'exploitation et les éventuels membres de la famille travaillant sur le site, comme le ou la partenaire, les parents ou les enfants.
Le revenu du travail a baissé de 2,4% par rapport à l'année précédente pour atteindre 54'800 francs par unité de main-d'œuvre familiale. Cela représente en moyenne 4567 francs par mois.
Mais les paysans et paysannes sont loin de gagner autant partout dans le pays. Les différences régionales sont importantes. C'est en plaine que le revenu est le plus élevé, avec 71'700 francs. Dans les régions vallonnées, il n'est plus que de 48'500 francs. En montagne, il chute à 39'100 francs, soit 3258 francs par mois.
De grandes différences selon le type d'exploitation
Les revenus varient considérablement en fonction du type d'exploitation. En 2023, les agriculteurs ont connu une année difficile dans la production végétale. Principalement en raison du printemps humide et des vagues de chaleur en juillet et août. Ils en ont ressenti les effets sur leur compte en banque: la hausse des prix à la vente n'ont pas suffi à compenser l'ensemble des pertes de récolte dues aux conditions météorologiques.
Les viticulteurs constituent l'exception. L'été chaud et majoritairement sec a entraîné une récolte de vin supérieure à la moyenne, tant en termes de quantité que de qualité.
Les agriculteurs qui élèvent des animaux s'en sortent mieux financièrement. Les producteurs laitiers ont profité de prix plus élevés et du fait qu'ils avaient plus d'animaux dans leurs fermes que l'année précédente. Les exploitations de plus en plus grandes génèrent également des revenus plus élevés. Mais tout n'est pas rose non plus pour les éleveurs: la demande de viande bovine a baissé, ce qui a fait dégringoler les prix.
Les revenus annexes prennent de l'importance
De nombreux agriculteurs et agricultrices ne travaillent pas seulement à la ferme. Ils ont aussi un emploi externe pour améliorer les comptes à la fin du mois.
Cet effort a porté ses fruits en 2023. Le revenu moyen des ménages issu d'une activité agricole et non agricole a augmenté de 1,5% pour atteindre 112'200 francs. Le travail loin de la ferme a vraiment eu son effet positif: les revenus dits extra-agricoles ont augmenté de 5,5%.