La Confédération cède sous la pression
Les agriculteurs bio ne devront pas offrir plus d'espace à leurs porcs

Les truies bio suisses doivent continuer à se contenter de peu d'espace. La Confédération annule l'extension de surface prévue sous la pression des agriculteurs bio. Ils craignaient des inconvénients économiques et un possible abandon de la production.
Publié: 08.11.2024 à 05:20 heures
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Dernière mise à jour: 08.11.2024 à 12:48 heures
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1,65 mètre carré de surface par porc bio est prescrit en Suisse.
Photo: Thomas Meier
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Céline Zahno et Lea Hartmann

Les porcs suisses auraient pu avoir plus d'espace dans la porcherie – pour se vautrer, manger et dormir. La Confédération voulait aligner les directives bio suisses sur celles de l'UE. Au lieu de 1,65 mètres carrés par animal, il aurait fallu au moins 1,9 mètres carrés à l'avenir. Mais les truies suisses doivent se contenter d'une surface plus petite. La Confédération a cédé à la pression des agriculteurs bio, comme elle l'a annoncé mercredi dans un communiqué de presse.

Dans une prise de position à l'attention du Conseil fédéral, les paysans avaient auparavant averti que la production de porcs bio en Suisse était menacée par les plus grandes surfaces. Moins d'animaux par porcherie signifie aussi moins de rendement. 

De ce fait, de nombreux éleveurs de porcs bio jetteraient l'éponge, craignait l'association Bio Suisse. «Les coûts de production de la viande de porc bio sont déjà nettement plus élevés aujourd'hui», précise David Herrmann, porte-parole de Bio Suisse. Si les exigences augmentent, cela doit aussi être rémunéré et demandé sur le marché.

La Confédération fait marche arrière

La critique a fait son effet: on a d'abord voulu clarifier dans la consultation si les exigences plus élevées de l'UE pouvaient aussi être appliquées en Suisse, écrit l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) sur demande. Mais les réactions ont été «majoritairement négatives». C'est pourquoi les nouvelles exigences sont à nouveau supprimées.

L'association Bio Suisse s'en réjouit: «Nous sommes heureux que la Confédération reconnaisse que les brosses à gratter et la douche ou la mangeoire pour se rafraîchir signifient aussi plus de bien-être pour les animaux», explique David Herrmann. En outre, il aurait été difficile de mettre en œuvre les nouvelles directives. Par exemple en raison des délais de transition serrés. Car construire des étables plus grandes n'est pas si simple – et surtout pas possible aussi rapidement. Le Conseil fédéral voulait donner cinq ans aux agriculteurs pour s'adapter.

Alignement sur l'UE

Mais le Conseil fédéral n'a pas demandé un agrandissement de l'espace uniquement pour le bien-être des animaux. Une autre raison majeure n'était autre que l'accord agricole entre la Suisse et l'Union européenne (UE). Celui-ci stipule que les prescriptions bio en Suisse et dans l'UE doivent être à peu près équivalentes. C'est la base pour qu'un produit bio de l'UE puisse être vendu ici aussi comme marchandise biologique. En Allemagne, en Espagne ou en Pologne, les porcs bio ont beaucoup plus de place qu'ici.

Pour le porte-parole de Bio Suisse, cela ne signifie pas que les normes bio sont plus laxistes ici que dans l'UE ou que les porcs se portent moins bien dans notre pays: «Nous voulons une conception large du bien-être animal, qui tienne compte d'autres mesures que l'augmentation de 25 centimètres carrés de l'espace», lance David Herrmann. Par exemple, la liberté de mouvement en plein air – une exigence qui n'existe pas dans l'UE.

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