Depuis la mi-octobre, les gardes-frontières allemands contrôlent quasiment chaque tramway qui traverse la frontière entre Bâle et l'Allemagne. D'autres frontières nationales avec la Suisse sont également concernées. Et ceux qui n'ont pas de laissez-passer valables sont soit renvoyés fissa en Suisse, soit redirigés dans un premier centre d'accueil pour demandeurs d'asile en Allemagne.
Selon CH Media, un contrôle dure entre trois et dix minutes. Un calvaire pour les pendulaires qui doivent subir des retards quotidiens: les plaintes de passagers s'enchaînent. Un vrai casse-tête pour les transports publics bâlois, qui doivent parfois revoir leurs itinéraires pour éviter des retards supplémentaires.
3700 entrées refoulées
Les contrôles sont motivés par la décision de la ministre allemande de l'Intérieur, Nancy Faeser, de rétablir temporairement les contrôles aux frontières avec la Suisse, la République tchèque et la Pologne. L'Allemagne souhaite ainsi endiguer l'immigration illégale.
Aux frontières suisses, les fonctionnaires allemands ont refoulé pas moins de 3700 entrées en octobre et novembre. Les contrôles doivent se poursuivre au moins jusqu'à la mi-mars.
De quoi crisper l'ancienne ministre suisse de la Justice, Elisabeth Baume-Schneider. Le Conseil fédéral estime en effet que le renforcement des contrôles aux frontières allemandes est inutile, d'autant plus qu'il existe déjà un plan d'action commun contre l'immigration illégale.
L'UDC veut suivre l'exemple allemand
Le nouveau ministre de la Justice Beat Jans doit maintenant se pencher sur le dossier et convaincre Nancy Faeser de revoir sa politique de contrôles aux frontières.
L'UDC, lui, milite depuis longtemps pour la réintroduction des contrôles aux frontières en Suisse. Le Conseil fédéral s'oppose toutefois à cette mesure, car la Suisse continue d'effectuer des contrôles d'identité sur les personnes suspectes, les contrôles systématiques aux frontières n'étant nécessaires qu'en cas de menace sérieuse pour la sécurité intérieure.