Bonheur des associations
Le Parlement valaisan met fin aux thérapies de conversion

Le Grand Conseil valaisan adopte une révision de la loi sur la santé, interdisant les thérapies de conversion et créant un poste d'infirmier cantonal. L'UDC s'y oppose, tandis que les associations LGBTQ+ saluent cette décision.
Publié: 14.11.2024 à 16:59 heures
Le Parlement valaisan a décidé d'interdire les thérapies de conversion.
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

La révision de la loi valaisanne sur la santé qui interdit les thérapies de conversion est sous toit. Le Grand Conseil a accepté jeudi par 107 voix contre 21 ce texte qui dote également le canton d'un poste d'infirmier cantonal. Seule l'UDC l'a refusé.

L'UDC avait préalablement refusé l'article qui bannit les thérapies de conversion, pratiques parfois accompagnées de menaces et violences physiques, visant à changer l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d'une personne. Elle a relevé que cette mention était «inutile, mal rédigée et n'avait pas sa place» dans la loi cantonale, puisqu'il s'agit de «pratiques marginales».

Le Centre haut-valaisan a lui aussi rejeté cet article, estimant qu'une telle interdiction devait être inscrite dans la loi fédérale. Cet article a, en revanche, été salué par le Centre du Valais romand, le PLR, le PS et les Vert-e-s qui ont rappelé tout au long des débats «les effets dévastateurs sur la santé» que provoque ce genre de thérapie. La formation écologiste aurait souhaité aller plus loin en inscrivant dans le texte de loi le droit pour l'Etat de soutenir des campagnes d'informations et de prévention contre ces pratiques. La majorité a refusé.

Les associations saluent

Dans une prise de position, les associations LGBTQ+ nationales LOS – Organisation suisse des lesbiennes, TGNS – Transgender Network Switzerland et Pink Cross ainsi que QueerVS ont salué «l'engagement du Conseil d'Etat et du Grand Conseil valaisans dans la lutte contre ces pratiques nocives qui cause des dommages psychologiques profonds». Elles demandent une mise en œuvre rigoureuse de cette interdiction.

En Suisse, Neuchâtel a été le premier canton à interdire les thérapies de conversion en mai 2023. Les autres cantons romands ont suivi: les interdictions y sont déjà effectives ou en passe de l'être. Le processus a aussi été lancé au niveau fédéral. Ailleurs dans le monde, ces pratiques sont interdites dans plusieurs pays, en France et en Allemagne notamment. Les thérapies de conversion ont émergé à la fin des années 1970 aux Etats-Unis, avant d'arriver en Europe dans les années 2000.

«Adaptées aux attentes»

La création d'un poste d'infirmier cantonal a créé la même ligne de fracture au sein du plénum valaisan. D'un côté, l'UDC et le Centre haut-valaisan ont dénoncé une modification qui apporte de la bureaucratie; de l'autre, les autres formations ont soutenu la mesure, y voyant notamment une manière de lutter contre la pénurie de main-d'œuvre et de mettre en valeur toutes les professions soignantes.

La fonction de l'infirmier ou de l'infirmière cantonale a été précisée en deuxième lecture. Elle est «plus réaliste et bien plus adaptée aux attentes concrètes liées à ce poste. L'élargissement de la collaboration entre médecins et infirmiers cantonaux nous paraît également judicieux», a souligné le PLR qui était contre lors de la première lecture.

Interdiction des puffs

Dans le cadre de cette révision, le Parlement a notamment entériné l'extension des compétences des pharmacies qui pourront par exemple administré des vaccins. Il a aussi décidé d'interdire la vente de puffs, des cigarettes électroniques jetables, en Valais, pour des raisons environnementales et de santé, notamment des jeunes, particulièrement concernés.

Avec cette décision, «le Parlement valaisan donne un signal fort à la protection de la jeunesse», a immédiatement réagi Promotion Santé Valais dans un communiqué. Après le Jura, le Valais est le deuxième canton romand à demander l’interdiction de la vente de puffs sur son territoire, ajoute-t-on de même source.

Le Grand Conseil valaisan a, en revanche, refusé de réglementer la publicité pour les boissons alcoolisées dont la teneur en alcool est supérieure à 15% du volume. Les Vert-e-s à l'origine de la proposition souhaitaient protéger, là aussi, les plus jeunes.

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