La motion a passé la rampe par 91 voix contre 2 et 3 abstentions, l'UDC se montrant divisée. Emanant des députés PS Christel Berset et PVL Brice Repond et cosignée par 35 élus, elle permet à Fribourg de rejoindre d'autres cantons, notamment en Suisse romande, en voie de franchir le pas ou l'ayant déjà franchi, comme Neuchâtel.
Un exécutif qui, par la voix du ministre de la santé Philippe Demierre, a soutenu la démarche. «Cet ensemble de pratiques, visant à soigner des personnes de leur homosexualité ou bisexualité en les menant sur le chemin de l’hétérosexualité, est notamment considéré comme des actes de torture par l'ONU», a relevé le gouvernement.
Au-delà, ce dernier a rappelé, à l'instar des motionnaires, «les dangers liés aux mesures de conversion, appelées à tort thérapies». Il a souligné qu'"elles ne sont pas seulement inefficaces par rapport au but précité, mais présentent également un risque pour la santé mentale des personnes qui se soumettent à une telle pratique».
«Protéger les personnes concernées»
C'est pourquoi, et parce qu’un processus fédéral pourrait prendre du temps, le Conseil d’Etat a invité les députés à accepter la motion. «Il y a la volonté d'agir au plus vite», a insisté Christel Berset, en rappelant qu'en Suisse 14'000 personnes avaient subi un traitement ou étaient en cours de traitement, selon des estimations.
«Il faut interdire pour protéger les personnes concernées, surtout des enfants et des jeunes», a ajouté la motionnaire, «pour donner un signal fort aux parents». A noter que l'autre motionnaire, Brice Repond, a quitté le Grand Conseil récemment. C'est sa collègue de parti Sandra Lepori qui a pris le relais pour porter le texte.
Le Conseil d'Etat fribourgeois dispose maintenant d'un an pour concrétiser la motion.