La Suisse a fini par faire preuve de cœur. Après avoir d'abord refusé d'accueillir des adultes civils et des soldats blessés par souci de neutralité, notre pays s'apprête désormais à soigner 155 enfants d'Ukraine. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), à l'origine du premier refus, a confirmé au «Tagesschau» l'accueil prochain de ces 155 enfants. L'autorité a assuré que ces derniers allaient recevoir une aide médicale sur notre sol.
Une lettre de l'ambassade ukrainienne adressée au ministre des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, a fait bouger les choses, selon l'ambassadeur Artem Rybchenko. Dans cette lettre, l'Ukraine garantit qu'aucun militaire ne sera envoyé en Suisse pour y recevoir un traitement médical. Le DFAE a donc émis un «avis positif sur les demandes» et les a transmises à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Interrogé par Blick, l'OFSP a également confirmé avoir donné son accord.
Les cantons s'organisent
Si le département d'Ignazio Cassis, médecin de formation, a refusé la première demande à la mi-juin, c'est parce que les Conventions de Genève prescrivent aux États neutres que les soldats traités ne doivent plus «participer à des opérations de guerre» après leur guérison. Or, il est presque impossible pour la Suisse de distinguer les civils des soldats.
Avec l'accueil d'enfants, cela ne devrait pas poser de problème. C'est au Service sanitaire coordonné (SSC) qu'il revient désormais de coordonner l'accueil avec les cantons et les hôpitaux, explique-t-on au DFAE.
L'Autriche a accueilli trois blessés
Notre voisin autrichien est également neutre. Vienne a déjà accueilli trois civils ukrainiens blessés pour les soigner, indique-t-on au département de l'Intérieur du pays. Le gouvernement autrichien a proposé d'accueillir 100 civils blessés.
L'opération comporte toutefois des conditions. «Les personnes doivent être transportables et l'offre médicale doit être adaptée», explique le porte-parole Thomas Fussenegger. C'est pourquoi des cas ont déjà été refusés en Autriche, qui rend par ailleurs disponibles des logements pour les blessés et leurs proches. La Suisse étudie également cette dernière mesure.