Jeunes et déjà plein de succès: les moins de 40 ans et qui vivent dans notre pays ou ont le passeport rouge à croix blanche se retrouvent dans le classement exclusif du magazine Bilanz. Devant les héritiers et les stars du sport et du showbusiness, ce sont les jeunes entrepreneurs qui sont désormais sous le feu des projecteurs. Sur 100 places, 60 sont occupées par des personnes qui ont créé leur propre entreprise.
Avec une fortune estimée entre 600 et 700 millions de francs, Severin Hacker occupe la première place des jeunes entrepreneurs les plus riches. Ce Zougois a fondé en 2011 Duolingo, l'application d'apprentissage de langues, qui connaît aujourd'hui un grand succès. Valeur boursière: 8 milliards de dollars.
A noter que seules huit femmes ont réussi à se hisser parmi les 60 jeunes entrepreneurs les plus riches, ce qui correspond à un piètre 13%. Ce faible taux est le reflet de la situation dans l'économie suisse. Dans une entreprise sur quatre, il manque des femmes cadres, comme le montre le récent rapport Schilling 2024. Les taux stagnent: 31% dans les conseils d'administration, contre 20% seulement dans les directions. Et avec la présidente de Logitech, Wendy Becker, il n'y a qu'une seule femme à la tête d'un groupe du SMI.
L'empire de la beauté d'Alexandra Lüönd
Les femmes ayant réussi à se hisser sur la liste de Bilanz sont donc d'autant plus impressionnantes. En premier lieu, Alexandra Lüönd. Avec une fortune de 10 à 20 millions de francs, elle est la jeune entrepreneuse la plus riche de Suisse. Avec son frère, l'entrepreneuse a fondé Beauty2Go en 2017 et développé des cliniques de beauté dans toute la Suisse. Et ce, avec un capital de départ de seulement... 2000 francs!
L'entreprise propose des corrections du nez et du menton ou encore des traitements des rides et des cernes. Au total, Alexandra Lüönd a ouvert sept établissements à ce jour. Depuis 2022, son entreprise est leader du marché en Suisse, comme elle l'a déclaré l'année dernière au «Handelszeitung».
Dans sa propre chronique sur le portail d'information Nau.ch, elle se montre sûre d'elle: «Comment bâtir un empire de la beauté multimillionnaire avec seulement 2000 francs de capital de départ? Comment s'affirmer en tant que jeune femme non-médecin sur un marché dominé en premier lieu par des spécialistes masculins plus âgés et qui laisse peu de place à une nouvelle génération de femmes? Malgré ces doutes, c'est exactement ce que j'ai réussi à faire, moi, Alexandra Lüönd.» Depuis deux ans, Alexandra Lüönd mène même une double activité. Avec sa start-up Brows & Brows GmbH, fondée en 2022, elle veut bousculer le marché de la beauté avec une nouvelle chaîne de beauté pour sourcils.
D'autres réussites féminines
Outre Alexandra Lüönd, sept autres jeunes entrepreneuses ont réussi à figurer sur la liste de Bilanz: la biomécanicienne Sabrina Badir a développé un appareil de mesure permettant de diagnostiquer les risques d'accouchement prématuré. Avec sa start-up AgroSustain, Olga Dubey commercialise, dans cinq pays, un produit qui retarde la date de péremption des fruits, légumes et fleurs. Léa Miggiano est la fondatrice et l'égérie du concessionnaire Carvolution. Et Samantha Anderson veut permettre, avec son entreprise DePoly, que tous les plastiques puissent être entièrement recyclés.
Stefanie Flückiger-Mangual a quant à elle développé en 2017 l'entreprise de biotechnologie Tolremo, qui met au point des substances actives dans le but de stopper, dès leur apparition, les résistances non-génétiques aux médicaments anticancéreux. Doris Frehner se concentre sur la présentation de solutions pour la transition énergétique. Enfin, Dorina Bührle commercialise avec son entreprise une technologie qu'elle a elle-même développée pour surveiller la santé des chevaux.