Aide juridique pour Credit Suisse
Karin Keller-Sutter se fait conseiller pour 20 millions de francs

Le sauvetage bancaire mis en place par la Confédération est si complexe que le Département des finances a engagé une armada de conseillers et d'avocats externes. Et cela coûte bonbon. Explications.
Publié: 19.04.2023 à 06:12 heures
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La ministre des Finances, Karin Keller-Sutter, a engagé plusieurs sociétés de conseil.
Photo: keystone-sda.ch
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Lea Hartmann

Karin Keller-Sutter s'est fait aider à la Bahnhofstrasse de Zurich. Le Département fédéral des finances (DFF) a engagé des avocats du cabinet Niederer Kraft Frey pour plus de 10 millions de francs afin d'aider à mettre en place la reprise de Credit Suisse par l'UBS, orchestrée par l'État. Près de 2 millions de francs ont été alloués de manière fixe, et le reste de l'argent sera versé en fonction de l'aide dont les juristes de la Confédération auront réellement besoin.

Blick a rendu compte la semaine dernière de cette mission coûteuse. Mais il y a un nouveau rebondissement: la facture sera en réalité encore plus salée. Le Département des finances a en effet publié lundi l'attribution d'un autre mandat de conseil.

La Confédération a directement choisi l'entreprise

Ce mandat a également été attribué de gré à gré – c'est-à-dire que les entreprises n'ont pas pu se porter candidates comme d'habitude pour le mandat, mais que la Confédération a directement engagé une firme.

Cette fois, c'est Alvarez & Marsal Switzerland, la filiale suisse d'une entreprise de conseil américaine active dans le monde entier, qui bénéficie de la manne fédérale. La Confédération va encore dépenser près de 9 millions de francs pour son soutien juridique. Trois millions ont été accordés, et 5,8 millions supplémentaires sont en option.

Interrogé par Blick la semaine dernière, le Département des finances n'avait pas mentionné ce deuxième mandat. Il a seulement été question d'une autre mission confiée à la société de conseil internationale Oliver Wyman.

Une petite équipe d'experts de la société aurait «examiné des aspects spécifiques de l'évaluation des risques du DFF concernant le prêt d'aide de trésorerie avec garantie de bonne fin pour Credit Suisse».

Avant le deal

Cela s'est passé avant que le deal entre la Confédération, Credit Suisse et l'UBS ne soit connu, raison pour laquelle le mandat n'a pas été publié. Le montant en question était ici inférieur à 250'000 francs, justifie le DFF.

Au total, les conseillers et avocats externes pour la débâcle de Credit Suisse pourraient donc coûter près de 20 millions de francs à la Confédération. Le département de Karin Keller-Sutter défend ces dépenses.

«Afin que les risques pour l'État et les contribuables puissent continuer à être maintenus aussi bas que possible, le conseil professionnel de la Confédération est important», déclare la porte-parole du DFF, Isabelle Rösch. D'autres mandats de conseil ne sont pas prévus, du moins pas à l'heure actuelle, précise-t-elle.

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