Roger Federer et On Running vendent des chaussures 100% recyclables! Enfin… pas vraiment. Dans son émission «Temps Présent» du jeudi 13 juin, la RTS s’est penchée sur le cas des Cloudneo, l’une des baskets de course de la multinationale suisse.
On peut s’y abonner pour 35 francs par mois. «Courir. Recycler. Recommencer»: La promesse des publicités, c’est de pouvoir les échanger contre une nouvelle paire dès qu’elles sont usées. Derrière, pas de souci à se faire, puisque le produit est vendu comme «circulaire».
Mais voilà: nos confrères ont remonté les étapes de la chaîne de production de cette chaussure toute blanche jusqu’à sa source — les champs de ricin en Inde — et ont découvert de quoi briser le mythe du «biosourcé» recyclable à l’infini.
Le recyclage n’a pas commencé!
À Marseille, dans une usine du groupe pétrochimique français Arkema, les riverains s’inquiètent des fuites de gaz lourd — qui sert à transformer le ricin en plastique. À Crémone, en Italie, se trouve le lieu supposé de transformation des chaussures usées en chaussures neuves. Là encore, c’est Arkema qui est responsable du recyclage.
Devant un refus de filmer cette étape de production sur place, la RTS reçoit une réponse lunaire d’On Running: «Nous collectons les chaussures et nous sommes en bonne voie pour commencer le processus de recyclage.» Aucune des Cloudneo envoyées par les clients depuis deux ans n’a été recyclée, donc.
Publicité mensongère?
Enfin, au Vietnam, le salaire des ouvrières dans les usines-ateliers interpelle. Sur les trois anonymes interrogées par «Temps Présent», toutes sont payées sous le seuil dit «de subsistance». En bref, selon l’enquête du média de service public, qualifier sa Cloudneo d’écologique pourrait être qualifié de mensonger pour la marque associée à Roger Federer.
En tant qu’actionnaire et ambassadeur d’On, l’ancien n°1 mondial de tennis a déjà été épinglé à plusieurs reprises, par la presse et par les actions ensanglantées du mouvement écolo Campax. Tout ceci pour dénoncer la qualité relative des chaussures et les marges excessives sur le salaire des couturières vietnamiennes. Malgré ces polémiques, le chiffre d’affaires d’On a explosé début 2024.