Les Servettiennes ont lancé de la meilleure des manières leurs play-off 2023 pour le titre de champion de Suisse. Les joueuses d'Eric Sévérac ont remporté la première manche 4-0 à Aarau. Elles auront l'occasion de se qualifier pour les demi-finales samedi au stade de la Fontenette (20h) en cas de succès.
Un premier succès qui ne suffira pas (encore?) à convaincre Servette Chênois que cette formule de play-off est la bonne pour le championnat féminin en Suisse. Difficile de parler de ce système sans évoquer la finale malheureuse de juin 2022.
Depuis la saison passée, la première division du pays a instauré un système de play-off. Au terme d’une saison régulière «classique» dans laquelle chaque équipe dispute deux matches contre les autres formations de la ligue, les huit premières du classement sont qualifiées dans une phase à élimination directe pour se disputer le titre.
Les quarts de finale des play-off opposent la première équipe à la huitième, la deuxième à la septième et ainsi de suite. Les quarts et les demi-finales se disputent sur des matchs aller-retour.
La finale, qui voit consacrer les championnes de Suisse, et offre une place en qualifications de la Ligue des champions, se joue en une seule rencontre. Cette année, le rendez-vous est fixé au vendredi 2 juin à Saint-Gall.
Depuis la saison passée, la première division du pays a instauré un système de play-off. Au terme d’une saison régulière «classique» dans laquelle chaque équipe dispute deux matches contre les autres formations de la ligue, les huit premières du classement sont qualifiées dans une phase à élimination directe pour se disputer le titre.
Les quarts de finale des play-off opposent la première équipe à la huitième, la deuxième à la septième et ainsi de suite. Les quarts et les demi-finales se disputent sur des matchs aller-retour.
La finale, qui voit consacrer les championnes de Suisse, et offre une place en qualifications de la Ligue des champions, se joue en une seule rencontre. Cette année, le rendez-vous est fixé au vendredi 2 juin à Saint-Gall.
Un système «pensé à l'envers»
Les Genevoises avaient dominé la saison régulière (comme cette année) avec 15 matches gagnés pour seulement deux perdus et un nul. L’équipe grenat n’avait encaissé que 9 buts en 18 matchs. Tout ça pour... finalement voir le titre de champion leur échapper en finale contre Zurich.
Si les larmes des joueuses sont aujourd’hui séchées, l’amertume d’Eric Sévérac, leur entraîneur, reste intacte. C’est d’ailleurs avec un regard au ciel et un haussement de sourcils désabusé que le Français, en poste depuis 2017, abordait la question des play-off avant le premier match. Selon lui, ce système est «pensé à l’envers» et ne met pas en valeur les sportives, notamment au niveau international.
«C’est injuste»
Tout comme son entraîneur, Paula Serrano, milieu offensif grenat depuis 2018, décrit un système qui profite au spectacle, mais pas à l’équité. «Pour les bonnes équipes, comme Servette Chênois, les play-off sont frustrants. Tu peux faire un bon travail durant la saison régulière, puis tout perdre sur un ou deux matchs. C’est injuste.»
«Un championnat doit se jouer sur la longueur et pas sur un seul match comme la finale, déplore Eric Sévérac. En Suisse, il n’y a qu’une seule place qualificative pour jouer en Ligue des champions. Avec ce système de play-off, ça peut être une qualification presque par accident, c’est gênant. Ça décrédibilise le championnat.»
Si l’amertume du club genevois se justifie, dans les faits, le dernier titre n’a pas pour autant été remporté «par accident» par une équipe de fond de classement, mais par les joueuses du FC Zurich, grandes rivales du SFCCF. Des Zurichoises qui n’avaient pas à rougir de leur saison régulière, bouclée sur les talons des Genevoises, avec deux petits points de retard…
Un but marqué pour le marketing
Si le jeu ne ressort pas grandi d’un système de play-off aux yeux des joueuses et de leur coach, tout ne semble pourtant pas à jeter. En termes de marketing et de communication, «l’objectif est atteint», affirme Loïc Luscher, responsable communication du club et membre du Comité. La fameuse finale du 6 juin cristallise toutes les tensions.
Si l’équipe préférerait l’oublier, la team marketing la qualifie quant à elle de «grande fête du football féminin». Sourire aux lèvres, Loïc Luscher se souvient: «On a fait beaucoup de communication là-autour, avec des vidéos en coulisses et toute une dramaturgie. On a loué sept cars de supporters.»
Une vraie tension sportive
Ce jour-là, le stade de la Tuilière a accueilli plus de 2600 spectateurs, un succès. Le système des play-off permet de créer une tension et un enjeu sportif là où il n’y en avait pas dans un championnat marqué jusqu’alors par une hégémonie genevoise ou zurichoise. «Si la saison était déjà jouée, on aurait disputé ces matchs devant les 300 à 400 personnes habituelles», relève Loïc Luscher.
Les chiffres sont éloquents: les play-off plaisent aux spectateurs. Mais attirent-ils également de nouveaux sponsors? «Non, rien du tout, on n’a pas besoin des play-off pour ça», tranche Eric Sévérac, entraîneur du Servette FC Chênois Féminin.
Un constat financier que partiage Loïc Luscher, responsable communication du club et membre du Comité, de confirmer: «Le club ne retire pas d’avantages économiques à ce nouveau système.»
Reste à savoir si ces propos tenus avec très peu de recul seront toujours d'actualité au terme d’une saison supplémentaire où les Servetiennes visent le doublée Coupe – championnat…
Les chiffres sont éloquents: les play-off plaisent aux spectateurs. Mais attirent-ils également de nouveaux sponsors? «Non, rien du tout, on n’a pas besoin des play-off pour ça», tranche Eric Sévérac, entraîneur du Servette FC Chênois Féminin.
Un constat financier que partiage Loïc Luscher, responsable communication du club et membre du Comité, de confirmer: «Le club ne retire pas d’avantages économiques à ce nouveau système.»
Reste à savoir si ces propos tenus avec très peu de recul seront toujours d'actualité au terme d’une saison supplémentaire où les Servetiennes visent le doublée Coupe – championnat…
Un long chemin vers la professionnalisation
Fervent défenseur du nouveau système en tant que communiquant, le Genevois ose toutefois mettre brièvement son rôle de côté et avoue: «Mon espoir, c’est que la visibilité du foot féminin soit telle qu’on puisse se passer des play-off. La suite logique, c’est une ligue professionnelle et attractive d’elle-même.»
Pour Paula Serrano, le chemin vers la professionnalisation est encore long. «La fédération a encore beaucoup de travail, à commencer par l’instauration d’un ballon officiel pour jouer le championnat. On joue encore avec un ballon différent tous les week-ends.» Un «petit détail» qui veut tout dire aux yeux de la joueuse espagnole.
Cet article a été réalisé par des étudiants de l'Académie du journalisme et des médias (AJM) de Neuchâtel. Ces derniers sont allés à la rencontre de l'équipe de Servette Chênois. Un atelier organisé par Ugo Curty, notre journaliste spécialiste football.
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