Finale de la Coupe samedi
Heureux en mariage, Servette Chênois vise un doublé inédit

En 2017, le Football Féminin Chênois Genève s’est uni au géant Servette pour devenir le Servette FC Chênois féminin. Depuis cette affiliation à la structure masculine il y a presque six ans, l’équipe a réalisé une progression fulgurante. Explications.
Publié: 28.04.2023 à 17:59 heures
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Dernière mise à jour: 01.05.2023 à 22:01 heures
Les Genevoises ont éliminé leur grand rival, le FC Zurich, en demi-finale de la Coupe de Suisse.
Photo: Keystone
Muriel Bornet, Liana Menetrey, Mathias Deletroz et Emmanuel Bessadet

Un mercredi soir au stade de la Fontenette, l’entraînement du Servette FC Chênois Féminin (SFCCF) bat son plein. D’un côté les gardiennes avec un coach spécifique, de l’autre les joueuses de champ avec l’entraîneur assistant. Condition physique, schémas tactiques et finitions, toutes s’exercent avec intensité pour préparer les prochaines échéances décisives: une finale de la Coupe de Suisse face à Saint-Gall ce samedi (à 17h au Letzigrund) et, dès début mai, les play-off pour le titre de champion.

Les Grenat visent un doublé historique. Elles peuvent aborder avec confiance ces deux rendez-vous. C’est simple: cette saison personne n’a su les battre, pas même leur principal rival et champion en titre, le FC Zurich.

Une ascension éclair

Premier club féminin en Suisse composé uniquement de joueuses non-amatrices, l'équipe genevoise est passée de la quasi-relégation en troisième division au sommet de l'élite en seulement quatre ans. Les Genevoises se sont imposées comme l’une des meilleures formations du pays. Entre autres, grâce au soutien du Servette FC. Le géant grenat a fusionné avec le Football Féminin Chênois Genève en 2017.

Pour la milieu de terrain espagnole Paula Serrano, l’apport du club professionnel ne fait aucun doute. «On aurait jamais pu réaliser ces progrès en si peu de temps sans l’appui de Servette». Formée à l’Atlético de Madrid, l’un des meilleurs clubs espagnols, la joueuse a été convaincue par le projet sportif à son arrivée en 2018 au bout du lac. Même son de cloche du côté de Daïna Bourma. La Française, qui a fait ses classes à l’Olympique lyonnais, septuple vainqueur de la Ligue des champions, estime que son club genevois «s’investit pour les filles et pousse la ligue pour que le football féminin se développe.»

À petits pas vers le football pro

Avant le mariage officiel en 2017 du FFCG et Servette, le club chênois bénéficiait déjà de petits apports de son grand frère: entraînements spécifiques pour les gardiennes ou suivi renforcé par des préparateurs physiques. Les premières actions concernaient l’encadrement. Loïc Luscher, responsable communication du Servette FCCF et membre du Comité, explique: «On a apporté des améliorations de plus en plus régulièrement et cela a amené un réel déclic sur l’entraînement. On a développé ce professionnalisme par petites touches.»

Dans un deuxième temps, le recrutement a joué un rôle essentiel, en particulier grâce au transfert de l’une des joueuses les plus expérimentées du pays qui a provoqué le buzz. «Avec l’arrivée de Sandy Maendly en 2018, les joueuses ont été hyper motivées et la promotion est arrivée directement après», se souvient Loïc Luscher. Cette joueuse de l'équipe de Suisse évoluait en première division espagnole avant de choisir Servette Chênois. L’impact sur l’équipe s’est fait directement ressentir, tant à l’interne que pour l'arrivée de nouvelles recrues.

La star de Chelsea gagne autant que 25 Servettiennes

Dans l’aventure servettienne depuis le début, l’entraîneur Eric Sévérac a dû augmenter son taux de travail pour répondre aux ambitions grandissantes du club. Il est employé à plein temps depuis deux saisons. «En comparaison au football masculin, nous ne sommes pas si mal lotis. Nous avons un staff aussi étoffé que certains clubs masculins de Challenge League (ndlr: la deuxième division du pays). Tous ces investissements prouvent aux joueuses qu’on s’intéresse à elles et qu’on les prend au sérieux».

Mais pour le technicien valaisan, il reste encore du chemin à parcourir: «Quand on a joué contre Lyon, il y avait autant de membres du staff que de joueuses. A Chelsea, Sam Kerr, la star australienne touche 40’000 francs par mois. L’équivalent de la masse salariale de toutes nos joueuses réunies, martèle-t-il. En Suisse, on n'arrivera sûrement jamais à de tels montants, mais nous attendons encore davantage de soutien de l’Association suisse de football pour élever la qualité globale du championnat et espérer rivaliser face à la concurrence dans les compétitions européennes.»

Le titre de champion, un billet pour l’Europe

Après avoir manqué la phase finale de la Ligue des champions l’an dernier, Eric Sévérac et ses joueuses espèrent goûter à nouveau aux joies de la compétition la plus prestigieuse pour un club continental. Avec, à la clé, une enveloppe de plusieurs centaines de milliers de francs. Pour y parvenir, le Servette FCCF devra impérativement terminer champion de Suisse au terme des play-off qui démarrent début mai. Si la logique est respectée, le 2 juin prochain, les Servettiennes devraient retrouver en finale leurs principales concurrentes au titre, le FCZ, pour une affiche royale aux airs de revanche après la défaite amère subie aux tirs au but face aux Zurichoises l’an dernier.

L'avenir du journalisme

Cet article a été réalisé par des étudiants de l'Académie du journalisme et des médias (AJM) de Neuchâtel. Ces derniers sont allés à la rencontre de l'équipe de Servette Chênois. Un atelier organisé par Ugo Curty, notre journaliste spécialiste football.

Retrouvez les autres productions des étudiants de l'AJM sur Blick:

Cet article a été réalisé par des étudiants de l'Académie du journalisme et des médias (AJM) de Neuchâtel. Ces derniers sont allés à la rencontre de l'équipe de Servette Chênois. Un atelier organisé par Ugo Curty, notre journaliste spécialiste football.

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