«Il pleut au Danemark? On va rester ici alors...», a souri Murat Yakin à quelques heures de s'envoler pour Copenhague, où la Suisse jouera samedi soir (20h) son premier match de l'année 2024. Si la Nati vient de passer cinq jours à La Manga, ce n'est pas pour autant qu'elle y a trouvé les conditions optimales qu'elle espérait. En fait, il a fait beau... le premier et le dernier jour du camp, lundi et vendredi! De mardi à jeudi, les conditions, venteuses et avec un fond de l'air assez frais, faisaient plus penser à la Broye ou au Toggenburg qu'à l'idée que l'on se fait de la région d'Alicante. Mais tout de même: ce stage n'a de loin pas été raté.
«Nous avons choisi La Manga pour la qualité des terrains et pour pouvoir bien travailler. C'est vrai qu'au Danemark samedi et en Irlande mardi, nous devrions avoir un temps plus proche de celui que connaissent nos internationaux en Suisse, en Angleterre et en Allemagne, mais c'était important de voir un peu le soleil, pas uniquement pour le travail, mais aussi pour le moral», a relevé Pierluigi Tami, directeur des équipes nationales.
Un système pensé pour Fabian Schär?
Bref, assez parlé de météo, place au football! La Suisse a pu travailler divers systèmes durant ces cinq jours, Murat Yakin voulant désormais pouvoir évoluer aussi bien à deux défenseurs centraux qu'à trois. «Nous avons fait des essais en ce qui concerne le système», explique-t-il, avec un objectif clair: pouvoir profiter de la forme en club de Fabian Schär. Le défenseur central est brillant avec Newcastle, beaucoup moins avec l'équipe de Suisse. Il l'a dit à Blick: il estime ne pas avoir l'opportunité de montrer ses qualités sous le maillot de la Nati, se sentant comme la «cinquième roue de la voiture», celle à laquelle on fait appel uniquement en cas d'urgence. C'est clair: dans l'esprit de Murat Yakin, le Magpie passe derrière Manuel Akanji et Nico Elvedi, et n'a le droit de voir le terrain que lorsque l'un des deux titulaires manque à l'appel. Le problème, c'est que lorsque cela a été le cas, Fabian Schär ne s'est pas montré convaincant, comme par exemple au Kosovo, lorsqu'il avait été dominé par Vedat Muriqi, auteur d'un doublé ce soir-là.
A trois, par contre, le Saint-Gallois postule évidemment à une place de titulaire et il ne fait aucun doute que Murat Yakin testera ce système soit ce samedi à Copenhague, soit mardi à Dublin. Un indice de plus? Ulisses Garcia, touché aux adducteurs, n'a pas été remplacé et Ricardo Rodriguez, seul latéral gauche de métier désormais présent, n'enchaînera pas deux fois 90 minutes en trois jours.
Vincent Sierro a déjà marqué les esprits
L'équipe de Suisse a donc quitté La Manga vendredi et atterri dans le froid danois, où l'hiver n'est visiblement pas encore parti. «Nous avons pu faire de bonnes séances en Espagne, avec de la qualité. C'était aussi important d'intégrer les nouveaux joueurs», explique le sélectionneur, en référence à Dereck Kutesa et Vincent Sierro, le deuxième ayant marqué les esprits de nombreux observateurs par sa maturité.
Auront-ils du temps de jeu? Sans doute, avec une probabilité vraisemblablement plus grande mardi à Dublin que samedi à Copenhague. Murat Yakin l'a assuré, il prendrait également en compte les besoins des clubs, lesquels se trouvent dans la phase décisive de leurs championnats respectifs. Granit Xhaka, si essentiel au Bayer Leverkusen, ne devrait ainsi pas jouer deux fois 90 minutes, pour ne parler que de lui. Les changements possibles en cours de match seront au nombre de six. Il sera également intéressant de voir quel rôle sera attribué à Xherdan Shaqiri en vue de l'Euro. Joker de luxe, capable de faire la différence en entrant trente minutes? Titulaire indiscutable dans les grands matches seulement? Une chose est sûre: «XS» ne sera plus intouchable.
Les temps de jeu seront gérés
«Avec le Danemark et l'Irlande, nous allons jouer deux bonnes équipes et on s'en réjouit. L'objectif de ces deux matches est d'essayer de montrer un football dominant, avec un résultat secondaire, mais pas complètement anecdotique. Je ferai aussi mes changements en fonction de la rencontre, pas uniquement pour gérer les temps de jeu», explique Murat Yakin, lequel se concentre déjà en premier lieu sur la rencontre de Copenhague, samedi.
«J'ai souvent rencontré leur sélectionneur lorsque je me trouvais en déplacement pour visiter des joueurs, nous avons une belle relation», sourit le Bâlois. «Je me réjouis de voir quelles solutions nous pouvons trouver dans ce match qui s'annonce équilibré. Comme nous, les Danois ont des joueurs partout dans les meilleures ligues européennes.»
Pierluigi Tami espère une équipe solide défensivement
Si le résultat sera secondaire pour Pierluigi Tami, celui-ci attend aussi une équipe de Suisse solide défensivement. «Le résultat ne sera pas important, ou seulement à la marge. Ce qui sera déterminant sera le comportement de l'équipe. On doit avoir une certaine efficacité défensive. J'aimerais voir une équipe qui défend ensemble, de manière compacte», insiste le directeur des équipes nationales.
Quant à Remo Freuler, qui ne s'est pas présenté devant la presse pour rigoler, la priorité sera de monter en puissance en ce qui concerne les automatismes. «On n'est pas là pour essayer quelque chose de comique, même si ce sont des matches amicaux. On doit en profiter. Il ne reste pas tellement de jours ensemble d'ici à l'Euro.»