Bien plus qu'un assistant
Pour la Nati, Giorgio Contini a dit oui

Assistant, Giorgio Contini? En club, l'idée paraîtrait déplacée. Mais pour la Nati, avec l'Euro en ligne de mire, ce technicien expérimenté du football suisse a dit oui. Son impact sur l'équipe se remarque déjà.
Publié: 21.03.2024 à 13:05 heures
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Dernière mise à jour: 22.03.2024 à 08:39 heures
A 50 ans, Giorgio Contini découvre une nouvelle fonction: sélectionneur-assistant.
Photo: TOTO MARTI
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Même s'il était actuellement sans poste, Giorgio Contini n'était pas prêt à accepter n'importe quoi et se voyait plutôt attendre sagement l'été pour retrouver un poste d'entraîneur principal. Adjoint? Il n'y avait pas pensé. Mais quand Murat Yakin l'a contacté pour lui demander si la possibilité d'intégrer son staff le tenterait, «Coach Contini» a réfléchi. A Young Boys, Toulouse ou Mainz, pour citer trois clubs au hasard, il aurait dit non. Mais en équipe de Suisse, avec la perspective de l'Euro dans trois mois, il a dit oui.

Un contrat jusqu'à la fin de l'Euro

Attaquant de Super League de bon niveau, avec une sélection en équipe de Suisse en 2001, il n'a jamais eu la chance de vivre un tel tournoi de l'intérieur et s'en réjouit, même si, il le sait, cette décision peut être à double tranchant en vue de l'été. Pour l'heure, comme Murat Yakin, il a un contrat jusqu'à la fin de l'Euro, à un moment où les équipes auront déjà repris leur préparation et auront donc déjà un entraîneur. Il ne peut donc s'engager nulle part et, à 50 ans, il aura peut-être un «choix de carrière» à effectuer d'ici quelques mois. Si Murat Yakin prolonge, Giorgio Contini le suivra-t-il? Les deux hommes n'en sont pas encore là et la priorité, aujourd'hui, est le travail de terrain.

«Bien sûr qu'on peut penser que je me ferme des portes à court terme. C'est toujours le cas quand on prend un poste. Mais on peut aussi considérer que cette expérience va m'en ouvrir d'autres. Je le prends ainsi», explique l'ancien entraîneur du LS, lequel veut apporter toute son énergie et ses compétences à Murat Yakin et a déjà débuté sa mission en ce sens.

«Très communicatif et très énergique»

Les séances d'entraînement à La Manga sont rythmées, intenses, et les joueurs voient déjà ce qu'il essaie de transmettre. «Je ne le connaissais pas en tant qu'entraîneur. Je le trouve très communicatif, très énergique. Il parle littéralement toutes les langues. On peut déjà voir sa compétence. Et son expérience en Super League parle pour lui», apprécie Silvan Widmer.

Remo Freuler est lui aussi convaincu par ces premiers jours. «On remarque qu'il a été entraîneur en chef dans son comportement, dans sa façon de conduire les exercices», explique le milieu de terrain de Bologne. Et au niveau de l'intensité, tellement réclamée l'automne dernier? «L'intensité est très bonne cette semaine à La Manga. Mais je ne crois pas que ce soit uniquement à cause de lui, ce sont les joueurs qui mettent cette intensité à chaque instant. Après, son énergie joue probablement un rôle aussi», détaille-t-il.

Sur le terrain, là où il se sent bien.
Photo: TOTO MARTI

Ses émotions, et la joie qu'il a d'être avec l'équipe de Suisse, le Zurichois veut les montrer où cela compte: sur le terrain. «Je ne vais pas me présenter devant les caméras et les micros et sauter partout... Je mets mon énergie là où elle doit être: face aux joueurs et à l'interne dans le staff. Nous avons discuté des contours de mon rôle, bien sûr, très longuement, avec Murat, avec Pierluigi Tami, avec la Fédération. Je suis là pour apporter mon énergie, avec ma personnalité, qui je suis. Aujourd'hui, un entraîneur doit avoir des compétences techniques, c'est la base, mais il doit impérativement y ajouter des compétences sociales», explique celui qui est déjà allé visiter Andi Zeqiri à Genk, mais aussi Kevin Mbabu et Ruben Vargas à Augsburg. 

Un assistant aux compétences élargies

Treize ans après leur expérience commune à Lucerne, Giorgio Contini et Murat Yakin se retrouvent donc en équipe de Suisse, avec des rôles clairs: le Bâlois est sélectionneur en chef, le Zurichois assistant. Mais un assistant avec des compétences élargies et une grande liberté, légitimées par son profil et son parcours.

«A Lucerne, nous étions deux jeunes entraîneurs qui avaient beaucoup d'idées en tête... On avait de l'enthousiasme, on voulait appliquer tout ce qu'on avait appris. Murat a évolué, moi aussi. Mais j'arrive ici pour apporter des idées fraîches, un esprit nouveau. Si vous l'avez vu, c'est un bon début déjà...», a souri Giorgio Contini.


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