Le nom de Jocelyn Roux est souvent associé au derby lémanique. Joueur de Lausanne-Sport (2010-13 puis 2015-16) et de Servette (2013-15), le Genevois de naissance a défrayé la chronique lors de son premier match contre les Grenat sous les couleurs vaudoises. Il inscrit les deux réussites lausannoises. Mais c’est surtout une autre action qui marqué les esprits, après le match. Un drapeau du LS a été planté sur la pelouse du Stade de Genève. Jocelyn Roux est, encore aujourd’hui, souvent désigné coupable. Onze ans plus tard, il lève enfin le voile sur cet événement.
Jocelyn Roux, une rencontre Servette – LS est restée dans les mémoires: celle du 24 septembre 2010.
Que de bons souvenirs. Ce dont je me souviens surtout, c’est l’ambiance, le public et l’enjeu. A l’époque, Lausanne était deuxième, juste devant Servette. 15’000 personnes étaient à la Praille, la Section Grenat avait fait un super tifo avec un samouraï. C’est assez dingue de se dire qu’on a vécu tout ça alors que ce n’était qu’un match de haut de classement de Challenge League. On jouait aussi la coupe d’Europe avec Lausanne.
Pourtant, ce que le public a gardé de cette soirée, c’est ce qui s’est passé après le match. Entre nous, qui a vraiment planté le drapeau lausannois sur le terrain?
Effectivement, après le coup de sifflet final, il y a eu toutes ces histoires. Selon mes souvenirs, et pour ne pas le balancer, c’est Anthony Favre qui a fait ça. Lui, c’est un vrai Vaudois et je me suis trouvé à côté de lui par hasard. Ce n’était pas du tout quelque chose que j’aurais fait. Malheureusement, après coup, il y a eu des débordements et des interdictions de stade du côté de la Section Grenat. C’est dommage car c’était un super match, avec un gros niveau de jeu, et on n’a pas retenu l’aspect positif.
Jusque-là, vous n’aviez jamais eu votre chance à Servette. Ce n’était donc pas pour vous une manière de vous venger?
Oh non, pas du tout. J’ai évolué pendant trois saisons en juniors C à Servette. Je suis parti à Carouge pour retrouver du temps de jeu car c’est important quand on a 14 ans. Je n’ai jamais eu ce sentiment de revanche à l’égard du SFC. J’ai réussi une carrière même si en juniors C, je n’étais pas forcément titulaire. On avait une grosse équipe avec des Philippe Senderos, Reto Ziegler, Julian Esteban ou David Gonzalez. Champions suisses, on avait même disputé des compétitions internationales.
Vu le nombre de joueurs qui sont passés dans les deux camps, y a-t-il encore une vraie rivalité entre Lausanne et Genève?
Pour Servette, la plus grosse rivalité, c’est avec Sion. Mais les derbys contre Lausanne ont toujours été des matches qu’on veut jouer, et gagner. Les dates ont toujours été encerclées dans mon calendrier. Quand je jouais, je donnais toujours tout pour mon équipe. Je l’ai fait pour Lausanne, mais également pour Genève. Il y a deux-trois bons derbys que j’ai vécus en tant que Servettien, notamment celui où on gagne 2-1 à la 93e. Ces matches ont toujours une saveur particulière.
Samedi, votre cœur balancera-t-il?
Non, depuis que j’ai arrêté, il y a eu pas mal de rotations dans les effectifs. J’ai encore quelques potes qui évoluent à Servette à Lausanne. Avec l’arrivée d’Ineos, il y a eu un peu plus de changements. Je n’ai pas forcément de parti pris et ce sera juste un plaisir de voir ce derby.
Que pensez-vous du début de saison de Servette?
Il y a eu du bon et du moins bon. J’ai l’impression que désormais, ils ont trouvé leur rythme de croisière. Ils ont ramené un bon point de Zurich. L’équipe a l’habitude de jouer ensemble.
Lausanne est à la peine par contre.
Ce n’est plus la même dynamique avec beaucoup d’arrivées et de nouveaux joueurs. La mayonnaise ne prend pas encore. Il leur manque encore cruellement cette première victoire pour les lancer dans le championnat. Contre Servette, ce sera compliqué mais Lausanne aura vraiment besoin de points.