Homme du match! Granit Xhaka a déjà reçu un trophée dans cet Euro, mais il ne lui accorde visiblement pas une importance démesurée. «Cette petite coupe, je la partage volontiers avec les autres. Chacun de nous a livré une belle performance aujourd'hui», a-t-il répondu, alors que Blick lui demandait s'il avait l'intention d'en offrir un petit bout à Michel Aebischer, par exemple. «Ne donnez pas trop d'importance à ce trophée», a-t-il ajouté dans un sourire.
Le capitaine de la Nati s'est d'ailleurs montré globalement prudent dans ses propos après ce succès convaincant face à la Hongrie. Interrogé sur le fait de savoir s'il avait été surpris par les choix audacieux de Murat Yakin, il a pris un instant de réflexion. «Je dois faire attention à ce que je dis!», a-t-il commencé par dire, faisant sourire les journalistes assis en face de lui. Granit Xhaka le sait: chacune de ses paroles est susceptible d'allumer une étincelle et il en faut peu pour que le feu s'embrase, comme après le match nul (2-2) au Kosovo en septembre.
Granit Xhaka: «Le coach a fait tout juste»
Sa réponse? «Le coach a fait des très bons choix. Beaucoup de monde s'attendait à ce que Dan Ndoye débute à gauche. Nous connaissons ses qualités, il va vite, il percute, il apporte quelque chose de différent à notre équipe. Il nous apporte beaucoup et, aujourd'hui, c'est Michel Aebischer qui a joué à ce poste et cette composition d'équipe nous a permis de dominer le jeu à mi-terrain. Donc le coach a fait tout juste. Nous avons beaucoup de concurrence dans l'équipe et on a vu que l'entrée de Breel Embolo, un joueur très important pour nous, nous a fait du bien.» 10 sur 10 pour Murat Yakin, donc, ce qui n'est pas anodin de la part de Granit Xhaka, tant l'union sacrée décrétée entre le sélectionneur et le capitaine est une composante essentielle d'un Euro réussi pour la Nati.
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Granit Xhaka avait d'ailleurs pris ses responsabilités dans une interview accordée à Blick avant l'Euro en affirmant que la Nati de 2024 était meilleure que celle de 2021. Le capitaine de la Nati n'a jamais peur de dire ce qu'il pense, sans craindre les éventuelles retombées négatives de telle ou telle déclaration un peu trop offensive.
Les leaders ont répondu présent
Surtout, il a plus qu'assuré sur le terrain samedi, menant ses troupes avec son caractère habituel et démontrant beaucoup de personnalité, y compris lorsque la Hongrie avait augmenté le niveau, après l'heure de jeu. Dans un passé récent, l'équipe de Suisse aurait probablement sombré, et ses cadres n'auraient rien fait pour inverser la tendance, comme face à Israël ou contre le Kosovo en fin d'année dernière. Dans ces deux matches, la Nati menait au score, mais s'était faite rejoindre, se montrant trop friable et ne pouvant pas compter sur ses leaders, trop discrets. Tout le contraire de samedi: lorsque la Hongrie s'est rebellée, Manuel Akanji et Granit Xhaka ont été les meilleurs, dans le jeu comme dans l'attitude. Et la Suisse a tenu, marquant même le 3-1.
Même la deuxième mi-temps moins maîtrisée de la part de la Nati n'a pas altéré l'enthousiasme de Granit Xhaka. «Oui, nous avons souffert... un peu. Mais il ne faut pas oublier notre très belle première mi-temps. Et même lorsque nous avons été un peu en difficulté autour de l'heure de jeu, nous avons défendu ensemble, de manière solidaire. Nous avons été forts en équipe.» Ce qui est toujours un constat appréciable lorsqu'une équipe veut aller loin dans un tournoi.
Récupération dimanche matin
La Nati est immédiatement rentrée en train après le match, afin de pouvoir récupérer du mieux possible à Stuttgart, où un entraînement était organisé dimanche matin pour ceux qui ont peu ou pas joué samedi, les autres se contentant de récupérer plus ou moins activement. Granit Xhaka sera donc ménagé, fort logiquement, et peut déjà commencer à se projeter sur le match contre l'Ecosse, mercredi à Cologne.