Souvent, quand une équipe monte d'une ligue, le (mauvais) réflexe est de tout changer. Adieu les joueurs qui ont amené le club à être promu, bienvenue à pléthore de nouveaux éléments, plus habitués à l'échelon supérieur.
Le Stade Nyonnais a eu l'immense intelligence de ne pas procéder de la sorte l'été dernier, après la montée en Challenge League, restant fidèle à la promesse de son directeur général Varujan Symonov. Le plan était de faire confiance aux joueurs ayant obtenu la promotion. Huit mois plus tard, le bilan est très réjouissant puisque le Stade Nyonnais a quasiment validé son maintien, alors qu'il reste huit journées à disputer! Avec treize points d'avance sur Baden, l'affaire est sous toit.
«On est s'est grandement rapprochés du maintien ce soir, oui. On n'en est plus loin du tout», approuve Christophe Caschili, l'entraîneur de cette épatante équipe, après le succès 1-0 face à Baden vendredi à Colovray.
«Il faut mettre le travail de tous ces joueurs en avant. L'année dernière, on avait déjà un groupe de très bonne qualité, lequel, à mon avis, ne jouait pas à son niveau en Promotion League. Et encore aujourd'hui, je m'obstine à dire que ce sont des joueurs qui ont largement le niveau pour aller encore un tout petit peu plus loin», enchaîne le technicien, lequel était complètement aligné avec Varujan Symonov dans sa volonté de ne rien changer, ou presque. «Je ne vois pas l'intérêt de changer quand tout va bien. Cela ne sert à rien d'aller chercher ailleurs quand tu as quelque chose de bien à la maison. Moi, j'aime la continuité. Les joueurs savent comment on travaille, on a des habitudes.»
«Ils me touchent tout le temps»
Surtout, le technicien français n'hésite pas à parler de... sentiments, une denrée assez rare dans le football professionnel. «Je peux le dire, ce sont des joueurs que j'aime par dessus tout. Je le leur ai dit avant le match: ils me touchent tout le temps. Chaque entretien individuel que j'ai avec eux, c'est riche. C'est tellement riche, même! Ils sont toujours à l'écoute de ce qu'on veut faire, ils ont toujours envie de travailler. Alors, je le redis: il n'y a pas lieu de changer.»
Mais, évidemment, le monde du football est ainsi fait qu'il n'aura pas le même groupe à 100% l'an prochain. «Pour qu'un club évolue, qu'un groupe vive, il faut une émulation. Et pour y arriver, il faut quand même apporter quelques retouches, donc il y aura forcément un petit peu de changement. Mais moi, je ne veux pas de révolution», enchaîne Christophe Caschili. Inévitablement, pourtant, il faudra parler des joueurs prêtés par Lausanne (Karim Sow, Diogo Carraco, Hamza Abdallah) ou Servette (Edin Omeragic, Malik Sawadogo, Sidiki Camara). «On verra ce que ça va donner pour chacun de ces garçons. Mais on veut rester dans la continuité.»
Il se sent redevable envers ses dirigeants
Christophe Caschili semble donc parler comme un entraîneur ayant envie de rester à Colovray, ce qui est le cas. «Il faut être juste. Le Stade Nyonnais m'a fait confiance et il n'y a pas eu un mot plus haut que l'autre quand on a perdu cinq matches de suite. Ils ont apporté de la sérénité, celle dont j'avais besoin pour faire passer mon message. Donc, quand tu as des dirigeants comme ça, qui te font confiance, tu es quelque part redevable. Je me plais ici, je me plais dans ce club et avec ce groupe. Je pense même qu'on n'est pas arrivés là où on devrait aller. Donc on va continuer à bosser.»
Quelles sont donc les limites de ce groupe, à son avis? «Je pense qu'on peut se rapprocher du haut de la Challenge League. Peut-être pas jouer les trois premières places, mais s'en rapprocher. On a vu la semaine dernière à quel point on était loin de Sion, en ayant perdu 4-0. Mais attention, pas loin dans le jeu, pas loin dans les intentions, mais loin dans les moments-clés, dans les moments de maturité, dans le haut niveau. Si on arrive à évoluer dans ce registre-là, avec ce que l'on montre dans le jeu, on sera difficile à manoeuvrer la saison prochaine.»
Un schéma plus défensif face à Baden
Cette maturité, justement, a été le grand motif de satisfaction de Christophe Caschili lors de la victoire 1-0 face à Baden vendredi à Colovray. «Autant face à Sion, on a livré une rencontre spectaculaire avec énormément d'erreurs et un score fleuve, autant on a voulu verrouiller ce vendredi. On a changé de stratégie, on voulait jouer avec un peu plus de maturité. Face à Sion, on a eu plus de tirs, plus de possession, mais contre ce FC Baden qui aime frapper en transition, je voulais défendre en 5-4-1 et attaquer en 4-4-2. On a beaucoup bossé cette semaine. J'ai été très dur après la défaite contre Sion. Aujourd'hui, on a fait un match très intelligent. Je suis très fier de mes joueurs.»
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | FC Thoune | 18 | 13 | 33 | |
2 | Etoile Carouge FC | 18 | 5 | 30 | |
3 | FC Aarau | 18 | 8 | 29 | |
4 | FC Vaduz | 18 | 0 | 28 | |
5 | FC Wil | 18 | 5 | 25 | |
6 | Neuchatel Xamax FCS | 18 | -6 | 25 | |
7 | AC Bellinzone | 18 | -6 | 21 | |
8 | FC Stade Nyonnais | 18 | -16 | 18 | |
9 | FC Stade-Lausanne-Ouchy | 17 | 4 | 17 | |
10 | FC Schaffhouse | 17 | -7 | 16 |