Audrey Werro vient de participer à son premier meeting de Diamond League à Lausanne. Mais en l'observant, personne ne pourrait le dire. Avant la course déjà, elle est parfaitement dans sa bulle et ne se laisse pas impressionner par l'engouement du public lorsque son nom est prononcé par le speaker.
Pendant son 800 m, ce ne sont pas ses concurrentes qui vont déconcentrer la Fribourgeoise en mission. Son objectif: passer à nouveau sous la barre des 2 minutes. Et il a été atteint, avec 1'59"71, quatre centièmes derrière son meilleur temps de la saison et 18 centièmes plus lents que sa marque la plus rapide.
«J'ai dû serrer les dents»
A l'interview, c'est une Audrey Werro pleine de maturité malgré son jeune âge qui revient sur son 800 m. La coureuse née en 2004 décrypte ses deux tours de piste: «C'est parti très vite et j'ai essayé de suivre. Dans les derniers mètres, c'était un peu plus dur. J'ai dû serrer les dents.»
Malgré la horde de journalistes qui l'entourait, l'athlète du CA Belfaux a répondu avec calme à toutes les questions qui lui étaient adressées. Et l'ambiance d'Athletissima ne l'a pas impressionnée plus que tant – elle qui était déjà venue courir à Lausanne lors des deux éditions précédentes. Mais à l'époque, sa course n'était pas estampillée Diamond League. «Même si c'était avant le meeting, il y avait déjà beaucoup d'ambiance. Mais là, c'était vraiment cool.»
19 ans mais une belle expérience
Petit à petit, la Fribourgeoise se rapproche des meilleures de sa discipline. A Lausanne, elle a certes terminé sixième, mais le niveau était très élevé. Comme son ambition d'ailleurs. Début août auront lieu les championnats d'Europe U20: «A Jérusalem, je veux conserver mon titre de 2021.» Puis, elle se rendra à Budapest pour les Mondiaux «des grands». «Peut-être que j'y atteindrai les demi-finales. Mais le but principal est de prendre de l'expérience», prévient Audrey Werro.
À 19 ans, elle a déjà un beau bagage. Elle était d'ailleurs la plus jeune à s'élancer sur ce 800 m d'Athletissima. Comment expliquer sa constante progression? «J'ai continué à m'entraîner comme d'habitude, avoue simplement la Fribourgeoise. On y va gentiment et on essaie de ne pas brûler les étapes.»
Audrey Werro dans la lumière
Pourtant, un aspect sur lequel elle peut difficilement avoir du contrôle est l'attention autour d'elle. Il y a quelques années, personne ou presque ne connaissait le nom d'Audrey Werro. Aujourd'hui, elle est acclamée par toute la Pontaise. N'est-il pas trop difficile de garder les pieds sur terre? «J'essaie juste de courir, répond la principale intéressée. Je me concentre plus sur la course que sur les médias. Et répondre aux questions, ça ne me dérange pas trop pour le moment (sourire).»
Il y a certes les journalistes, mais l'attention du public se fait aussi ressentir. «Ma vie commence légèrement à changer mais ça ne me dérange pas trop, avoue Audrey Werro. Je suis bien entourée et c'est le principal.»
Avec deux grandes compétitions européennes cette année et les Jeux olympiques de Paris en ligne de mire, le statut de la coureuse du CA Belfaux risque bien de changer encore plus.