Ça y est. Maxime Chabloz a atteint le summum de sa double carrière. Vainqueur de l'Xtreme de Verbier et champion du monde du Freeride World Tour sur les skis en 2022, le Nidwaldo-Vaudois a décroché une nouvelle couronne mondiale cette semaine. Cette fois, sur l'eau, avec le titre en kitesurf.
Depuis le Qatar, le frère du skieur alpin Yannick est revenu sur l'importance de cette victoire, «un rêve depuis qu'il a 7 ans». Et il promet, sa carrière n'est pas encore terminée. D'ailleurs, dans un peu plus d'un mois, c'est le retour du Freeride World Tour à Baqueira Beret, dans les Pyrénées espagnoles. Mais avant ça, interview du tout nouveau champion du monde de kitesurf.
Maxime Chabloz, tu n'en as pas marre?
De quoi?
D'être fort dans tout ce que tu entreprends.
(rires) Je pense pas qu'on peut vraiment s'en lasser.
On t'a vu particulièrement ému après ce titre mondial. Qu'est-ce que ça représente pour toi?
J'ai vraiment accompli mon rêve ultime. Déjà, devenir champion du monde de kite, c'est un rêve que j'ai depuis que j'ai 7 ans, depuis que j'ai découvert ce sport. Et puis, il y a le rêve d'atteindre le titre de champion du monde en kite et en ski freestyle, qui était pour moi le but ultime de ma carrière, voire de ma vie.
Mais rassure-nous, tu ne vas pas raccrocher maintenant?
(rires) Non. J'y ai pensé ce matin en me réveillant. On a rigolé de ça avec ma copine, mais bon, une retraite à 23 ans, c'est peut-être un peu tôt quand même. Cela dit, c'est difficile à expliquer la pression qu'on se met. Pour le grand public ou les gens qui ne font pas de compétition, ça peut ne pas sembler si important. Mais pour moi, avec le nombre d'heures d'entraînement et les sacrifices, c'est juste incroyable de voir tout ça qui paie. Et aussi de pouvoir dire un jour à mes enfants que j'ai été champion du monde de kite et de ski, c'était vraiment un de mes plus grands rêves.
Tu dis que ça demande beaucoup de sacrifices. Comment tu gères ta double carrière?
Ce n'est pas facile. Pendant le Covid, j'ai eu le droit à des vacances. Sinon, je suis non-stop toute l'année, en voyage pour des compétitions. Cela dit, ce sont des sports un peu de niche, pas comme le ski alpin ou le foot, où il y a des compétitions toute l'année. J'arrive à gérer les deux. Je n'ai pas d'équipe derrière moi, donc je suis mon propre boss. C'est moi qui décide quelles compétitions faire ou si je dois en louper une pour une autre. C'est ça qui me permet de combiner les deux.
Tu disais que c'était ton rêve depuis tes 7 ou 8 ans. Comment décrirais-tu ta relation avec le kite?
Quand j'ai découvert le kite, c'était «waouh!». C'est un sport que je trouvais incroyable et que je voulais absolument poursuivre. C'est un peu comme si le sport m'avait choisi, et pas l'inverse. J'ai eu ce sentiment, dès la première fois, de vouloir être le meilleur kiter du monde.
Est-ce que la pratique du kite t'aide dans le ski, et inversement?
Ce qui m'a aidé dans les deux sports, c'est la diversité. Faire un autre sport me permet de prendre des vacances. J'ai fait trois saisons de kite à fond, et à la fin, j'en avais un peu marre. Je voulais skier. Ensuite, en hiver, je m'ennuyais parfois et le kite me manquait. Finalement, j'ai obtenu mes meilleurs résultats en kite et en ski le jour où j'ai décidé de faire les deux.
On s'était appelé après ta première victoire sur le World Tour et tu me disais être plus «neige» que «eau». C'est toujours le cas?
En tant que Suisse, je suis un peu né dans la neige. Mais si je devais choisir une température, ce serait les endroits chauds. Cela dit, je suis quelqu'un qui apprécie les deux. Je n'aime pas quand il fait -20°, mais je n'aime pas non plus quand il fait 40°. C'est super dur de choisir pour moi. Mais je suis vraiment content d'avoir poursuivi les deux.
Pendant ton séjour au Qatar, as-tu essayé le ski sur sable?
Non, pas encore (rires). C'est peut-être un projet futur, mais pas pour l'instant.
Dans 37 jours, c'est le retour du Freeride World Tour. Où en es-tu dans ta préparation et quel est ton programme?
J'ai eu quelques jours de ski la semaine dernière avant de venir au Qatar. Je me sens bien sur les skis, avec de nouveaux partenaires cette année, comme Norrøna et Stöckli. Avec Stöckli, on développe de nouveaux skis freeride. J'attends cette saison avec impatience. Pour l'instant, il manque un peu de neige, alors c'était compliqué de sortir des pistes. Mais j'espère qu'il va neiger bientôt pour qu'on puisse vraiment attaquer la saison.