Ce samedi, Martin Bender va faire ses débuts sur le Freeride World Tour. À domicile, sur le Petit Bec, à Verbier. Il est donc logique que, quand il en parle à Blick dans ce bar martignerain, le jeune Valaisan a des étoiles dans les yeux. «Je ne m'en rends encore pas trop compte, mais quand je serai au départ, ça va me faire un bon retour à la réalité, pressent-il. De toute façon, je vais tout donner.» Car s'investir au maximum, c'est ce que Martin Bender fait depuis plusieurs années.
Comme bien des Valaisans, il enfile les lattes très jeune – à 2 ans. Pas pour aller dévaler les pentes les plus vertigineuses, mais pour glisser devant la maison familiale à Chemin, au-dessus de Martigny. «Et je n'ai jamais arrêté.»
À 5 ans déjà, Martin Bender prend ses aises sur le bas-côté des pistes et réalise ses premiers petits sauts. Tout cela en compagnie de son grand frère, Théo. C'est également avec lui que, quatre ans plus tard, il s'inscrit à la FWT Verbier Academy, un club où il fait la connaissance de ses mentors: Robin Darbellay, Alastair Yule, Benoît Albertini et Martin Willett. «Pour l'aspect sécurité, c'est vraiment bien – on a été rapidement encadrés», se souvient le rider valaisan.
Directement un ticket pour l'élite
Un cadre qui a aussi rassuré les parents de Martin et Théo. «Bien sûr qu'ils ont encore peur… mais ils savent que c'est ça qui me fait vibrer», lâche le cadet. Puis, Martin Bender débute la compétition dans les différentes catégories. Tout se passe pour le mieux.
«À ce moment-là, je ne pense pas encore au World Tour – c'est plutôt un rêve.» En 2023, il passe finalement en Qualifier, l'antichambre de l'élite. «D'un coup, le niveau était bien plus élevé et j'étais en compétition avec des adultes, dont certains qui étaient là depuis dix ans», explique Martin Bender.
Grâce à ses bons résultats, le skieur valaisan est qualifié de justesse pour le Challenger, une compétition qui réunit 25 athlètes et qui offre quatre places pour le World Tour. «Je me suis juste dit que j'avais de la chance d'être là et j'y suis allé sans pression», sourit le Martignerain. Une méthode qui a payé, puisqu'il a terminé à la première place et a donc décroché un ticket pour intégrer l'élite.
Le freeride, un sport de niche
Ce week-end donc, Martin Bender prendra pour la première fois part à un départ du Freeride World Tour à l'occasion de la première étape, qui aura lieu à Verbier. Il rejoint ainsi les quatre autres Suissesses et Suisses engagés au plus haut niveau: Sybille Blanjean, Maxime Chabloz, Simon Perraudin et Liam Rivera. Pour sa première saison dans l'élite, l'Octodurien a pour objectif de s'y maintenir. Pour cela, il doit terminer dans les onze premiers (sur 22 concurrents).
Et à moyen terme, il aimerait également pouvoir vivre de sa passion. Celui qui a fini l'été passé l'école de commerce est actuellement en stage chez Lévitation, un magasin de vêtements streetwear et son sponsor. «Mais vivre du freeride est une réalité assez compliquée, sait Martin Bender. C'est un sport de niche et il faudra peut-être bosser l'été.»
Celui qui faisait encore du VTT de descente à bon niveau jusqu'en 2022 se concentre désormais sur la neige. Et il se réjouit de l'arrivée de sa première épreuve, dans son jardin: «Ça va être spécial d'avoir tous mes proches en bas, qui m'attendront», sourit Martin Bender. Avec, il l'espère à la clé, un bon résultat pour lancer de manière idéale sa saison.