Réveil à coups de torchon, claques, menaces, insultes... Voici à quoi se résumait l'éducation de Mélanie, deuxième d'une fratrie de huit enfants. Petite, Mélanie ne rêvait que d'une chose: grandir et fuir ce quotidien insupportable.
À l'occasion de ce dixième épisode du podcast «Face au miroir», animé par Johan Djourou et coproduit par Blick, la jeune quadragénaire a accepté de revenir sur les violences physiques mais aussi mentales qu'elle a subies durant son enfance. Aujourd'hui mariée et mère de deux enfants, elle s'est jurée de tout faire pour ne pas ressembler à sa mère qui l'a maltraitée pendant des années.
Différences de traitement
Mélanie est claire d'entrée de jeu: «Je n'ai jamais vraiment été proche de ma mère. Et puis de toute façon nous n'avons pas été désirés, ou du moins pas en tant que filles». A trois ans à peine, la fillette sait déjà faire la vaisselle, tandis que sa grande sœur s'occupe du linge. «Ma sœur passait des après-midis entières à repasser. Et si ma mère rentrait énervée du travail, elle jetait tout par terre. Il fallait tout recommencer», explique-t-elle. Les garçons, eux, semblaient être les chouchous de cette mère qui n'avait que faire du bien-être de ses filles.
Toutefois les injustices ne se limitaient pas aux tâches ménagères. Mélanie subit les crises de colères de sa maman en permanence. Quand elle ne se prend pas des gifles, on la réveille à coups de torchon au visage à 3h00 du matin pour... ranger sa chambre. Autant d'humiliations que Mélanie subit en toute discrétion ou alors uniquement devant d'autres enfants. «Ma mère ne se comportait pas comme ça devant les adultes. D'ailleurs, en nous voyant, ils trouvaient que mes sœurs et moi étions très bien élevées.»
Après les promesses, la rupture
Alors qu'elle passe son enfance à rêver la vie des autres, Mélanie n'attend qu'une chose: être adulte et ne plus dépendre de sa maman. Pour se payer un appartement et subvenir à ses besoins, la jeune femme enchaîne les petits boulots et fait tout pour réussir.
Après mille et une excuses et autres justifications, Mélanie décide de couper les ponts avec sa mère. «Je lui ai pardonné de nombreuses fois, mais elle finissait toujours par retomber dans ses travers». Quant à ses frères et sœurs, ils se contentent de se montrer distants.
Et puis, la vie lui sourit enfin: Mélanie tombe amoureuse, se marie et devient mère à son tour. Mais après des années de mauvais traitements, la jeune femme se remet parfois en question et craint de reproduire certains schémas qu'elle a vécus. «Je me souviens m'être énervée contre ma fille une fois au moment du bain. Et là, j'ai vu ma mère», confie-t-elle avant d'ajouter que son plus grand combat désormais «c'est de tout faire pour ne pas devenir comme elle».
Depuis douze ans, Pédiatrie Suisse propose une vue d'ensemble statistique concernant la maltraitance des enfants en Suisse. Pour ce faire, l'organisation recense les enfants pris en charge en ambulatoire ou en stationnaire dans une clinique pédiatrique suisse pour maltraitance présumée ou avérée. Une vingtaine de cliniques pédiatriques de grande et de moyenne taille participent à l’enquête chaque année depuis 2008.
L'enquête de 2020 présente 1590 cas de maltraitance signalés sur l’ensemble des cliniques, soit 1,5% de plus que l’année précédente. Pédiatrie Suisse précise toutefois que les chiffres ne reflètent pas le nombre réel de cas de maltraitance d’enfants dans l'entier du pays. En effet, les résultats se limitent aux enfants admis dans une clinique pédiatrique. Les mineurs pris en charge par un groupe de protection à des fins de conseil externe ne sont pas pris en compte. Sans oublier les nombreux enfants qui n'ont jamais été examinés dans une clinique pédiatrique.
Plus précisément, la maltraitance physique reste la forme la plus fréquente de violence (36,7%), suivie part la maltraitance psychique (19,9%), puis la négligence (26,9%) et enfin l'abus sexuel (16,2%). Quant à la répartition par sexe, elle reste plus ou moins équivalente dans tous les types d'abus, sauf en ce qui concerne les violences sexuelles, où les filles sont plus affectées que les garçons (82,8% contre 17,2%).
Dans la grande majorité des cas (75,2%) les mauvais traitements sont perpétrés par les parents ou les tuteurs légaux des enfants. A noter que les violences physiques sont davantage commises par les hommes (37,4%), tandis que les violences psychiques et les négligences sont les faits des deux parents (père et mère).
Depuis douze ans, Pédiatrie Suisse propose une vue d'ensemble statistique concernant la maltraitance des enfants en Suisse. Pour ce faire, l'organisation recense les enfants pris en charge en ambulatoire ou en stationnaire dans une clinique pédiatrique suisse pour maltraitance présumée ou avérée. Une vingtaine de cliniques pédiatriques de grande et de moyenne taille participent à l’enquête chaque année depuis 2008.
L'enquête de 2020 présente 1590 cas de maltraitance signalés sur l’ensemble des cliniques, soit 1,5% de plus que l’année précédente. Pédiatrie Suisse précise toutefois que les chiffres ne reflètent pas le nombre réel de cas de maltraitance d’enfants dans l'entier du pays. En effet, les résultats se limitent aux enfants admis dans une clinique pédiatrique. Les mineurs pris en charge par un groupe de protection à des fins de conseil externe ne sont pas pris en compte. Sans oublier les nombreux enfants qui n'ont jamais été examinés dans une clinique pédiatrique.
Plus précisément, la maltraitance physique reste la forme la plus fréquente de violence (36,7%), suivie part la maltraitance psychique (19,9%), puis la négligence (26,9%) et enfin l'abus sexuel (16,2%). Quant à la répartition par sexe, elle reste plus ou moins équivalente dans tous les types d'abus, sauf en ce qui concerne les violences sexuelles, où les filles sont plus affectées que les garçons (82,8% contre 17,2%).
Dans la grande majorité des cas (75,2%) les mauvais traitements sont perpétrés par les parents ou les tuteurs légaux des enfants. A noter que les violences physiques sont davantage commises par les hommes (37,4%), tandis que les violences psychiques et les négligences sont les faits des deux parents (père et mère).