Faire marrer ses potes à l’apéro ou sortir des «dad jokes» pendant un repas de famille, c’est plutôt facile. Par contre, quand il s’agit de s’afficher sur le web et susciter le rire chez un max de personnes, c’est une autre histoire. Rares sont ceux qui y sont parvenus. Parmi les nombreuses personnes qui ont tenté leur chance sans grand succès ou celles qui se sont simplement arrêtées à l’imaginaire, il y a Geo...
Dans ce nouvel épisode du podcast «Face au miroir», animé par Johan Djourou et coproduit par Blick, Geo revient sur ses débuts d’humoriste 2.0. Après des années de galère, il est parvenu à atteindre son but: vivre de son contenu virtuel.
Des débuts foireux
Nous sommes au début des années 2000. Internet débarque gentiment dans les foyers. MSN, Dailymotion: n’importe qui peut trouver n’importe quoi sur le web. En plus de ses passions pour les mangas et le hip-hop, Geo, 10 ans et des poussières, commence à s’intéresser à ceux qui font rire l’Internet: «Je regardais beaucoup ce qui se faisait aux Etats-Unis. J’adorais Ryan Higa (ndlr: humoriste américain sur Youtube), par exemple».
De fil en aiguille, Geo se dit que lui aussi pourrait tenter de faire rire les foules en ligne. Il publie sa première vidéo en espérant faire le buzz. C’est la désillusion: en plus de ne faire que très peu de vues, il se prend des commentaires haineux.
A la suite de ce premier échec, Geo décide de se concentrer sur la danse et commence une formation d’employé de commerce. Et puis, en 2014, la plateforme Vine voit le jour. Le concept est simple: proposer des vidéos courtes (6 secondes) aux utilisateurs. La majorité des contenus est surtout comique. Geo se lance et se construit une petite communauté d’abonnés. Il est dans sa bulle, dans son élément, il est heureux. Toutefois, le bonheur ne dure qu’un temps puisque Vine ferme deux ans plus tard.
La phase d’arrêt
C’est alors qu’une série de mauvais enchaînements commence. Geo a terminé sa formation d’employé de commerce mais peine à trouver du travail. Il rompt avec sa copine de l’époque et perd l’amour de la danse. Geo n’a plus de passion, plus de but. «Le coup de massue a été le décès de ma grand-mère maternelle. Le pire, c’est que j’ai dû l’annoncer à ma mère.»
Le jeune homme fait une pause. Il ne veut plus faire de vidéos et ne souhaite pas se lancer dans de nouveaux projets. La journée il végète chez lui et le soir, il rejoint ses potes qui rentrent du travail. Sa famille lui fait comprendre qu’il faut qu’il trouve un emploi. Mais Geo est déprimé, il n’a plus goût à rien.
Et c’est le déclic
En 2017, Geo décide de se reprendre en main: «Je ne voulais plus être triste, je voulais rebondir». Il commence un Bachelor en marketing numérique et se lance sur Instagram. Il comprend vite que le numérique, c’est son truc. Peu à peu, il reprend confiance en lui. Quant à son rêve de percer sur Internet, il renaît de ses cendres.
Deux ans plus tard, Geo découvre TikTok et décide de s’inspirer de son expérience sur Vine pour proposer des contenus originaux sur le nouveau réseau social. En l’espace d’un mois, il amasse 5000 vues. A partir de là, le Suisse d'origine nigériane commence à aiguiser son contenu et à proposer des vidéos plus léchées, plus ciblées. Il approche plusieurs marques pour de potentielles collaborations. Et depuis un an, il peut se vanter de vivre de ses créations en ligne.
Faire marrer ses copains à l’apéro ou sortir des «dad jokes» à table, c’est plutôt facile. Mais s’afficher sur le web et susciter le rire chez un max de personnes, c’est une autre histoire. Après des années de galère, Geo, lui, fait partie de rares qui y sont arrivés. Aujourd’hui après beaucoup de temps et d'investissement, le jeune homme est parvenu à se créer une communauté de milliers d'abonnés sur Insta et TikTok. Rien que ça... Et comme si un rêve achevé en entraînait forcément un autre, Geo s’imagine aller encore loin: «Je rêve de jouer dans des films».