«Résilience, courage, exemplarité», résume Johan Djourou après avoir passé un moment avec Théo Gmür, skieur paralympique. Car, depuis son enfance, ce dernier n’a pas été épargné par la vie. Depuis l’âge de deux ans, le Valaisan est atteint d’une hémiplégie du côté droit à la suite d’un accident vasculaire cérébral. Treize ans plus tard, il est victime d’un grave accident, se faisant rouler dessus par un car. Alors en rééducation à l’hôpital, il apprend le décès de son père.
Dans ce cinquième épisode de la deuxième saison du podcast «Face au miroir» co-produit par Blick, le skieur retrace le chemin parcouru de son enfance jusqu’aux Jeux paralympiques de PyeongChang. En Corée du Sud, Théo Gmür s’était révélé aux yeux du grand public en raflant trois médailles d’or (descente, super-G et géant).
La qualification, une formalité
Un triplé qu’il devra remettre en jeu à peine plus de six mois plus tard aux Jeux paralympiques de Pékin qui auront lieu du 4 au 13 mars 2022. Un événement pour lequel Théo Gmür n’est pas encore qualifié. «Mais normalement, ça devrait le faire. Je ne me fais pas de souci pour ça», relativise le Valaisan au bout du fil.
Pour atteindre la Chine, il devra entrer dans le top 6 lors des trois courses de Coupe du monde de la saison ou obtenir une médaille aux Mondiaux de Lillehammer (NOR) en janvier prochain. Autant dire que pour Théo Gmür, qui a toujours terminé parmi les six meilleurs la saison dernière, cette qualification aux Jeux semble être une formalité.
«Je suis l’homme à abattre»
Mais une fois à Pékin, les choses sérieuses vont réellement commencer. «Il ne faudra pas se louper», annonce Théo Gmür. Car le Valaisan ne revêtira plus le costume d’outsider qu’il portait à PyeongChang il y a trois ans, son statut ayant changé dans le monde du ski. «Je suis désormais l’homme à abattre», image-t-il.
Au-delà de son statut, c’est également Théo Gmür qui a changé: «Je ne suis plus le jeune dans le circuit et, avec l’expérience accumulée ces dernières années, j’arrive assez confiant». Ce sera une saison charnière pour le Nendard qui veut «confirmer 2018».
Faire mieux qu’à PyeongChang?
L’objectif de Théo Gmür pour les Jeux de Pékin sera-t-il de rééditer son exploit de ses trois médailles coréennes? «Il faudrait presque pouvoir utiliser un joker pour cette question», sourit-il.
Il relativise pourtant, ne souhaitant pas poser d’objectif concret pour ces Jeux qui paraissent si loin (pour rappel, les Jeux paralympiques de Tokyo sont toujours en cours): «Je vais là-bas pour donner le meilleur de moi-même. Je ne veux rien regretter, même si ça ne se passe pas comme je le voudrais». Même si, à l’entendre dans «Face au miroir», on peut être sûr que Théo Gmür va tout faire pour au moins égaler sa moisson de 2018.