«C’est la vie», lui lançait un agent funéraire juste après la mort de sa mère, il y a huit ans. A ce moment-là, Savino 20 ans à peine, n’avait besoin que d’une chose: qu’on l’écoute et qu’on le rassure. C’est ce souvenir traumatisant qui l’a poussé à exercer ce métier dans la bienveillance.
Dans ce huitième épisode du podcast «Face au miroir», animé par Johan Djourou et coproduit par Blick, Savino, 29 ans, nous raconte comment il a décidé de devenir croque-mort après avoir été confronté au deuil plusieurs fois. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Savino est formel: il a trouvé sa voie. Pour lui, son métier relève plus de la sensibilité et de l’empathie plutôt que du glauque.
Si on dit «croque-mort» dans le langage familier, «agent funéraire» est le terme officiel. Le travail de l’agent funéraire consiste tout d’abord à s’occuper du corps d'une personne décédée. Le transporter, s’occuper de la toilette, de l’habillement ou même du maquillage. L’agent funéraire a également pour mission d’aménager le cercueil et de planifier la cérémonie du défunt.
En plus de cela, le professionnel doit apporter un soutien psychologique aux proches et les conseiller. Il doit également s’occuper de certaines formalités administratives liées au décès.
Si on dit «croque-mort» dans le langage familier, «agent funéraire» est le terme officiel. Le travail de l’agent funéraire consiste tout d’abord à s’occuper du corps d'une personne décédée. Le transporter, s’occuper de la toilette, de l’habillement ou même du maquillage. L’agent funéraire a également pour mission d’aménager le cercueil et de planifier la cérémonie du défunt.
En plus de cela, le professionnel doit apporter un soutien psychologique aux proches et les conseiller. Il doit également s’occuper de certaines formalités administratives liées au décès.
Faire face à la mort trop tôt
L’incroyable histoire de Savino commence par la mort. Son grand-père et son oncle perdent la vie à quelques jours d’écart. Très proche des membres de sa famille, il ressent un vide. Et puis vient la disparition de trop. Celle dont on ne se remet que très difficilement ou peut-être même jamais. Sa mère succombe à un cancer.
A cette époque, Savino vient de commencer un apprentissage d’employé de commerce. Son rêve: que sa mère le voit réussir, elle qui l’a toujours poussé dans ses études. Mais le rêve ne se réalisera pas. Le jeune homme termine son apprentissage mais sa maman lui manque. «Après sa mort, plus rien n’avait d’importance», confie-t-il. Savino est perdu, en colère, malheureux.
D’autant plus que le jeune homme n’a jamais obtenu l’aide adéquate pour pouvoir faire son deuil. «Je me souviens de l’agent funéraire qui était censé nous accompagner. Un jour, je lui ai demandé pourquoi, pourquoi ma mère. Affalé sur le fauteuil, il m’a répondu que c’était la vie.»
Devenu croque-mort grâce au destin
Après sa formation, Savino peine à trouver sa voie. Son travail ne lui plaît pas. Et puis un jour, un bon ami lui propose de devenir auxiliaire dans une entreprise de pompes funèbres. «Sur le moment je me suis dit que j’avais déjà vu le pire: ma mère dans un cercueil». Ni une, ni deux, Savino accepte et après quatre ou cinq ans, il devient agent funéraire. Son but: accompagner les gens de la meilleure manière possible, une chose dont il a manqué au moment du décès de sa maman. «S’il faut rester une heure ou deux heures de plus avec la famille pour répondre à leurs questions, je le fais».
Le métier d’agent funéraire est très peu réglementé en Suisse. Certes, il existe un brevet fédéral d’entrepreneur ou d’entrepreneuse de pompes funèbres qui se déroule sur deux ans. Toutefois, comme son nom l’indique, la formation aborde surtout les aspects entrepreneuriaux du domaine. En Suisse romande, seuls les cantons de Vaud et Fribourg soumettent l’activité des pompes funèbres à autorisation. Ainsi toute personne avec un casier judiciaire vierge, pourrait potentiellement exercer ce métier.
En mai 2021, le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) a lancé la toute première journée de formation en soins funéraires de Suisse. La formation est destinée aux personnes employées des pompes funèbres. On y aborde des notions théoriques comme le droit du cadavre ou l’anatomie. Côté pratique, les élèves apprennent à manipuler des corps, à les maquiller ou même faire quelques points de sutures.
Le métier d’agent funéraire est très peu réglementé en Suisse. Certes, il existe un brevet fédéral d’entrepreneur ou d’entrepreneuse de pompes funèbres qui se déroule sur deux ans. Toutefois, comme son nom l’indique, la formation aborde surtout les aspects entrepreneuriaux du domaine. En Suisse romande, seuls les cantons de Vaud et Fribourg soumettent l’activité des pompes funèbres à autorisation. Ainsi toute personne avec un casier judiciaire vierge, pourrait potentiellement exercer ce métier.
En mai 2021, le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) a lancé la toute première journée de formation en soins funéraires de Suisse. La formation est destinée aux personnes employées des pompes funèbres. On y aborde des notions théoriques comme le droit du cadavre ou l’anatomie. Côté pratique, les élèves apprennent à manipuler des corps, à les maquiller ou même faire quelques points de sutures.
Mais alors, par curiosité un tantinet déplacée, on pourrait se demander ce que Savino a vu de pire durant sa carrière. Certes la vue de corps démembrés ou accidentés à la suite d’un suicide peut être impressionnante. Tout comme l’odeur qui parfois «reste dans le nez», explique Savino. Mais pour lui, les situations les plus difficiles sont celles qui résonnent avec son vécu. «J’ai pleuré cette semaine durant un enterrement. C’était une maman de 50 ans qui avait laissé deux enfants derrière elle».
Si la mort a longtemps effrayé ou même blessé Savino, il a appris à s’y faire aujourd’hui. «On va tous y passer un jour ou l’autre. Donc ça ne sert à rien de redouter la fin». A quelque part, la mort nous apprend à apprécier la vie: «La morale dans tout ça, c’est qu’il faut profiter tant qu’on le peut encore», conclut Savino.