La nourriture occupe une place centrale pendant le week-end pascal. Selon que vous vous trouvez en Suisse alémanique, en France ou aux États-Unis, les osterchüechli, le gigot d’agneau ou le roasted ham réussissent en général à contenter tous les estomacs. Sans compter le chocolat sous toutes ses formes qui vient recouvrir le tout. Repus, vous voilà dans la disposition parfaite pour aller comater devant une série. Nous en avons sélectionné cinq, qui ne sont pas à proprement parler des séries culinaires (puisque ça, on vous en a déjà parlé ici) mais dans lesquelles la nourriture occupe une place centrale. De quoi vous donner l’eau à la bouche sans prendre un gramme.
«Downtown Abbey» (Netflix)
Dans cette vaste fresque historique, qui suit la même famille aristocrate anglaise des années 1910 à la fin des années folles, rien n’est plus important que le repas. C’est là que se prennent les décisions chez les Crawley, là qu’on respecte l’étiquette ou qu’on affirme son côté rebelle, qu’on fait affaire ou que l’inénarrable Lady Violet dégaine ses meilleures punchlines. Ce sont les repas, aussi, qui séparent les domestiques (qui mangent en cuisine) des nobles et de leur argenterie. Les premiers intriguent d’ailleurs la plupart du temps pendant que Mrs. Patmore, la cuisinière, mijote de bons petits plats. Car même si la gastronomie anglaise n’est pas précédée par son excellente réputation, il faut bien avouer que les scones, le poulet aux pistaches ou le Yorkshire pudding font très envie. La série a d’ailleurs relancé une mode autour de la cuisine traditionnelle britannique, avec l’édition de livres de recettes à succès.
«The Bear» (Disney +)
Forcément, une série qui tourne autour d’un jeune chef, Carmy, obligé de reprendre le restaurant de son frère aîné après la mort de ce dernier, ne peut que faire la part belle à la cuisine. En l’occurrence, de la street food plutôt simple, puisque la spécialité de la maison est le sandwich à la viande. Seulement voilà, on serait prêt à aller jusqu’à Chicago pour manger celui-ci. L’abondance de plans serrés sur les viandes qui rôtissent, les oignons qui rissolent, les tomates qui compotent et les légumes taillés en brunoise… tout donne très, très faim dans «The Bear». Y compris le risotto de la cheffe Sydney et les donuts préparés amoureusement par Marcus, le pâtissier à la recherche du glaçage parfait.
«Desperate Housewifes» (Disney +)
Toutes les mères au foyer désespérées de «Desperate Housewives» n’ont pas le même niveau de cuisine, et on se souvient des habiletés limitées de Susan au-delà du gratin de macaronis. Mais à elle seule, la cuisine de Bree van de Kamp vaut le détour. Pendant huit saisons, la mère de famille rousse un peu coincée aligne les cookies, les muffins et les plats en sauce, jusqu’à monter son entreprise de traiteur en saison 4. Pudding de noël flambé au cognac, canard braisé, saltimbocca de poulet… on a tous déjà rêvé de manger chez Bree. Même si sa volonté de garder le titre de meilleure cuisinière de Wisteria Lane la conduit souvent à faire n’importe quoi, comme s’introduire par effraction chez une voisine pour lui piquer sa recette de tarte au citron meringuée.
«Makanai» (Netflix)
On apprend beaucoup de choses sur la culture japonaise dans «Makanai», série qui explore les coulisses d’une école de geishas. Mais le ton est donné dès l’ouverture, lorsque les jeunes Kiyo et Sumire, les héroïnes de l’histoire, dégustent une soupe aux boulettes nabekko, avant de se régaler avec une patate douce: il sera ici beaucoup question de nourriture. Kiyo va en effet se révéler peu douée pour la danse mais beaucoup plus pour la cuisine, et devenir la makanai, la cuisinière des geishas. Soupes chaudes, currys réconfortants, aubergines agebitashi et onigiri… les recettes se suivent et ne se ressemblent pas. Heureusement pour les profanes, des passionnés ont compilé tout ce qui se mange dans «Makanai» pour diffuser les recettes, à retrouver ici.
«Les Soprano» (Prime Video)
Les mafieux aiment manger à l’écran. Dans «Les Affranchis», Martin Scorsese avait même embauché sa mère pour jouer celle de Joe Pesci, qui insiste pour leur préparer un repas gargantuesque alors qu’ils débarquent au beau milieu de la nuit avec un cadavre à dissimuler. Dans la série «Les Soprano», la nourriture occupe une place centrale. Il faut dire, déjà, que les aventures du personnage principal, Tony Soprano, parrain du New Jersey, passent d’un restaurant italien à une boucherie (dans laquelle on trouve les meilleures saucisses artisanales du coin), de diners typiques à la propre cuisine de Tony (dans laquelle on fait à manger, mais on se bat également à coups de poêle). Les personnages devisent, complotent, se rabibochent et meurent parfois devant leur assiette. Les ziti al forno (gratin de pâtes) de la grand-mère, le gâteau à l’ananas de Carmela, la femme de Tony, l’agneau au barbecue dont lui-même raffole… on mange littéralement une scène sur deux dans cette série. Qui s’achève d’ailleurs de façon abrupte et audacieuse devant un panier d’onion rings.