En tant que personnalités publiques, nous sommes témoins d'une tendance alarmante. En
exprimant notre soutien à la Palestine, et en dénonçant les actions génocidaires de l'État israélien, nous avons reçu des réactions s’échelonnant de propos véhéments à des insultes et menaces, que ce soit sur les réseaux sociaux ou par messages privés. Cette réalité est profondément troublante et nous refusons de l’accepter.
La liberté d’expression est un pilier fondamental de toute société démocratique, tant qu’elle
respecte les droits fondamentaux des autres personnes. Dans le cas du conflit israélo-palestinien, les critiques envers les actions de l'État israélien, ainsi que toute suggestion que ce dernier viole des droits humains fondamentaux, génèrent souvent des réactions fortes et parfois irrationnelles, comme par exemple des accusations infondées d’antisémitisme.
S’il est possible que ce dernier mot soit utilisé spontanément et sous le coup de l’émotion par des personnes blessées dans leur identité ou inquiètes pour des personnes de leur connaissance, d’autres en revanche l’utilisent sciemment afin de disqualifier toute critique d’Israël. Sous-entendre qu’une norme pénale, telle que celle contre la discrimination et l’incitation à la haine, est violée, alors même que cela est incorrect, peut relever d’une velléité, consciente ou non, d’étouffer toute critique du gouvernement israélien.
Pour un débat ouvert et respectueux
Cette pression à l’autocensure nous a été relayée dans les nombreux messages de soutien et d’encouragement que nous avons également reçus à la suite de nos prises de position publiques. Des personnes, d’origines, professions et obédiences politiques variées et que nous ne connaissions pas pour la majorité d’entre elles, nous ont en effet fait part de leur réticence à s’exprimer en soutien du peuple palestinien, de peur que cela soit décrié comme un acte discriminatoire envers les personnes de confession juive.
Nous refusons d'être réduit·es au silence, comme nous refusons que toute personne
s’engageant pour la protection et le bien-être des populations civiles prises en étau dans des
conflits le soit. Notre engagement envers la liberté d'expression et la justice ne vacillera pas
face à ces attaques.
Nous continuerons à parler haut et fort pour défendre les droits fondamentaux des Palestiniens et Palestiniennes et de tout autre peuple occupé, opprimé. Plutôt que de répondre à la critique par l'hostilité et l'agression, nous encourageons le débat ouvert et respectueux, où toutes les voix peuvent être entendues et prises en compte. Envoyons un message clair: la liberté d'expression est sacrée et non négociable, tout comme le sont les droits à la vie et à la dignité de toutes et tous.