Négociations prévues à 18h
À l'UNIL, les occupants pro-palestiniens déterminés à poursuivre leur lutte

L'occupation de l'UNIL se poursuit sans heurts, mais est prévue pour durer jusqu'à ce lundi. Des négociations en face-à-face avec la direction sont prévues à 18h. Si l'UNIL n'accepte pas les revendications des activistes, ceux-ci envisagent de continuer leur action.
Publié: 06.05.2024 à 17:01 heures
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Dernière mise à jour: 06.05.2024 à 18:47 heures
Le nombre d'étudiants présents pour occuper le hall de Géopolis a grandi de jour en jour entre jeudi et lundi.
Photo: Léo Michoud/DR
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Léo MichoudJournaliste Blick

Retour à la table des négociations entre l'Université de Lausanne (UNIL) et ses occupants. Autorisés à rester dans le hall du bâtiment Géopolis jusqu'à ce lundi 6 mai 2024, les étudiants et manifestants mobilisés à Lausanne ont informé le public et la presse que des négociations auront lieu à 18h avec la direction. Plus de 200 personnes ont dormi dans les locaux universitaires entre dimanche et lundi, la quatrième nuit depuis le 2 mai.

Dans l'objectif de «discuter de [leurs] revendications», cette négociation est prévue avec le recteur Frédéric Herman, personnellement impliqué dans l'autorisation accordée aux manifestants de passer le week-en dans l'édifice dédié aux sciences politiques. «Nous sommes prêt·e·x·s à nous engager dans ce dialogue tout en réaffirmant que la suite de notre mobilisation dépendra des résultats de ces discussions», indique le groupe militant dans son communiqué. Une mobilisation de plusieurs centaines de personnes est attendue cette fin de journée. Un appel au rassemblement en ce sens circule sur les réseaux sociaux.

Volonté de rester?

Cependant, l'idée pourrait bien être de rester plus longtemps qu'initialement prévu. «Nous n'abandonnerons pas nos exigences face au génocide en cours», affirme le communiqué. La plus importante? Demander que l'UNIL boycotte les universités israéliennes et mette fin aux accords qui la relie à ces institutions. Et de continuer: «Nous sommes déterminé·e·x·s à poursuivre notre lutte par les moyens que nous estimons nécessaires jusqu’à ce que nos aspirations pour la justice et les droits des Palestinien·ne·x soient pleinement réalisées.»

Selon les mots du recteur au micro de la RTS, des mesures disciplinaires ne sont pour le moment pas prévues pour déloger les occupants. Le Parti socialiste vaudois (PSVaud) et le Parti ouvrier et populaire vaudois (POP Vaud) se sont manifestés en faveur du mouvement en cours à l'université, alors que près de 400 personnes se sont rassemblées autour du bâtiment samedi, pour soutenir le mouvement.

Soutien professoral

Les activistes ont reçu le soutien de plusieurs dizaines de professeurs, signataires d'une lettre valorisant «leur démarche au nom de la liberté d’expression et de rassemblement, qui caractérise notre université, sur la base des principes suivants». À l'heure actuelle, près de 170 membres du corps enseignant, des chercheurs et chercheuses ainsi que des personnes employées par l'UNIL ont apposé à titre personnel leur nom sous cette «lettre de soutien aux étudiant·e·s occupant le hall de Géopolis à l’UNIL».

Très engagés pour la cause écologiste, les professeurs Dominique Bourg, Valérie d'Acremont et Julia Steinberger sont signataires. En leur compagnie, des experts en sciences politiques tels qu'Olivier Fillieule ou Mounia Bennani-Chraïbi ou Joseph Daher, ce dernier étant particulièrement investi dans le mouvement. L'élu socialiste lausannois et doctorant à l'UNIL Mountazar Jaffar avait fait part à Blick de sa signature. La députée au Grand Conseil vaudois Oriane Sarrasin, également dans les rangs socialistes, a paraphé ce texte, elle qui avait déclaré à Blick son intention de ne plus collaborer avec des institutions académiques israéliennes.

La teneur des discussions est encore inconnue. Lundi, les activistes ont organisé plusieurs événements au sein de Géopolis, dont une formation anti-répression policière et une seconde édition de la conférence «Fémonationalisme et réponses du sud global», menée par Paola Salwan Daher. Celle-ci ayant valu jeudi à l'association féministe Polyquity des menaces de suspension de la part de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).

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