Les manifestations universitaires aux États-Unis et en France débordent en Suisse, à l'Université de Lausanne (UNIL)! Un groupe d'étudiants a annoncé ce jeudi 2 mai, peu après 16h30, se lancer dans une «occupation pacifique de l’Université de Lausanne pour un boycott académique des institutions israéliennes et pour cessez-le-feu en Palestine!». L'occupation devrait durer jusqu'à lundi.
Selon des témoins sur place, une quarantaine d'étudiants étaient assis — parfois dans des canapés — au centre du hall de Géopolis, le bâtiment dédié aux sciences politiques, aux sciences sociales et aux géosciences de l'environnement. Des drapeaux palestiniens sont étendus au sol, des slogans tels que «Vive la Palestine» résonnent dans le bâtiment académique. À 18h30, une centaine d'activistes étaient réunis, selon l'ATS.
Quel lien entre l'UNIL et Israël?
L'une de leurs demandes: «L’élaboration d’une liste des collaborations en cours avec des institutions israéliennes» de la part de l'UNIL et «leur interruption immédiate». Blick avait recensé ces collaborations en mars dernier, avec l'Ashkelon Academic College et l’Université hébraïque de Jérusalem.
Plus généralement, les revendications sont les suivantes: «un cessez-le-feu immédiat et permanent sur tout le territoire palestinien», une dénonciation par l'UNIL de «la destruction des universités gazaouies et le meurtre des académiques et étudiant·es gazaouies», le «rétablissement immédiat des financements de l'UNRWA», ou encore «l'arrêt de la répression contre le mouvement de solidarité avec la Palestine».
Dans le même temps, l'Université organise deux cours publics controversés, relatent «24 heures» et la RTS, destinés à «mieux comprendre l'histoire du conflit israélo-palestinien». Le premier, intitulé «La Genèse d’un conflit: Palestine-Israël (19e-20e siècle)» doit avoir lieu ce même jeudi soir. Mais une association pro-palestinienne conteste la pertinence et la neutralité des deux intervenants.
En discussion avec la direction
«Ils sont en train de discuter avec la direction de Géopolis, explique la porte-parole de l'UNIL Géraldine Falbriard, présente sur les lieux, à 17h. Des manifestants sont assis à une table en compagnie du recteur de l'UNIL (ndlr: Frédéric Herman), d'un vice-recteur et d'une vice-rectrice.» La communicante ne dispose pour le moment pas de plus d'informations.
«Notre action est spontanée et n’a ni chef, ni dirigeant, peut-on lire dans le communiqué. Les personnes qui occupent le bâtiment universitaire refusent d’être complices du génocide colonial perpétré par le régime d’apartheid israélien.» Les militants appellent «tout le monde» à les rejoindre et «aux membres d’autres universités et hautes écoles à se mobiliser également!»
Rester jusqu'à lundi
Selon nos dernières informations, les manifestants vont s'organiser en groupe de travail afin de maximiser leur chance d'être entendus. Toutefois, la communication est, pour l'heure, verrouillée avec les médias, nous précise une personne sur place. La direction a, quant à elle, assuré qu'elle ne ferait pas de répression contre les étudiants.
Une témoin sur place indique, après avoir discuté avec des manifestants, que «l'idée est d'occuper le bâtiment jusqu'à lundi» et que les occupants veulent y dormir. Nos confrères de «24 heures» mentionnent effectivement que, selon leurs informations, les activistes auraient reçu l’autorisation de rester jusqu’à lundi, «après des négociations dans une ambiance calme».
La porte-parole Géraldine Falbriard confirme des discussions pour une autorisation de «rester jusqu’en début de semaine», délai de réflexion demandé par le recteur. Frédéric Herman s’est ensuite rendu au cours donné sur la genèse du conflit.
Dans les rangs, des professeurs soutiendraient la démarche. Ils font cependant remarquer: si la situation dégénère et qu'il y a des heurts, le ton sera plus sévère et l'université devra intervenir pour virer les occupants.