Patatras! Vous voulez des milliards, en voici: 2,857. C’est ce qu’on appelle poliment le résultat d’exploitation de l’AVS en 2023. En avril, c’est la grêle dans les vignobles et les vendanges dans les comptes de l’AVS. Ce résultat est, certes, conforme à ce que la Confédération avait projeté. Mais il dit quand même beaucoup de choses:
- A la fin 2022, la fortune de l’AVS se montait à 47 milliards. Elle avoisine donc les 50 milliards à l’heure où je vous parle. Pour vous faire une idée, cela représente 16 fois et demie la tour Eiffel de billets de 1'000 francs empilés en liasse.
La Confédération avait projeté des gains sur les placements financiers de 1,3 milliard, ils sont finalement de plus de 1,5 milliard pour 2023.
Les projections faites par l’USS et le PS dans la campagne pour la 13e rente AVS n’étaient pas farfelues et tiennent la route.
Si les projections très prudentes de la Confédération se confirment les années suivantes, la fortune de l’AVS à fin 2025 touchera de peu la barre des 57 milliards.
En limitant ce fonds de réserve à hauteur de 60% des dépenses d’une année, 13e rente comprise (au lieu de 100% actuellement), on dégagerait littéralement une marge de manœuvre à hauteur d’environ 20 milliards.
Cette somme permettrait de verser une 13e rente durant en tout cas 4 ans, sans avoir besoin de mettre en place une solution de financement ad hoc.
Les chroniques de Jessica Jaccoud
Un financement sans douleur pour la classe moyenne
Je vous rappelle que durant la campagne pour la 13e rente, nous avions affirmé que l’AVS disposait d’un coussin financier suffisamment moelleux pour accorder cette rente supplémentaire jusqu’en 2030 environ sans cotisation supplémentaire. Ce n'est qu'ensuite qu'il faudrait, si nécessaire, augmenter les cotisations salariales des employeurs et des employés de 0,4 point de pourcentage chacun.
Nous avions donc vu juste et avons correctement informé la population sur les conséquences financières liées à l’acceptation de la 13e rente AVS. Dans la pratique, on peut prendre un peu d’avance et augmenter légèrement les cotisations AVS en 2026 déjà, au même moment où les cotisations pour l’assurance-chômage baisseront. Pourquoi pas. Mais ce qu’on peut retenir, c’est que cette 13e rente peut être financée sans douleur pour la classe moyenne.