Vous avez peut-être lu comme moi cette histoire terrifiante d’un jeune homme de 25 ans, décédé en septembre dernier d’une septicémie à l’hôpital d’Hyères en France, après une dizaine d'heures à agoniser seul dans les couloirs des urgences.
Cette tragédie, dont les médias francophones se sont faits récemment l’écho, résonne avec d’autres nouvelles inquiétantes sur le front des hôpitaux suisses et romands: urgences engorgées, médecins de garde surchargés. Si la situation peut paraitre stressante, surtout quand on a besoin de soins, elle doit être pondérée par des nouvelles encourageantes.
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Vaud lance son plan contre la pénurie de personnel de santé
Afin de prendre le mal à la racine et lutter véritablement contre le phénomène de pénurie dans certains secteurs de la santé, le canton de Vaud a présenté cette semaine un plan de mesures très concrètes nommé InvestPro. C’est un pas important dans la mise en œuvre tant attendue de l’initiative pour des soins infirmiers forts adoptée par près de 65% des Vaudois.
Il y a bien évidemment le volet formation: on doit impérativement augmenter le nombre de personnes diplômées dans les soins. Mais il faut surtout les fidéliser afin d’éviter que 42,5% des infirmiers ne quittent la profession avant l’âge de la retraite.
L’amélioration des conditions de travail doit passer inévitablement par une revalorisation des salaires. C’est ce que j’avais proposé à l’époque au grand conseil par le biais d’une motion qui demandait précisément une nouvelle revalorisation salariale du secteur parapublic, en particulier pour le secteur des soins. Alors que j’avais obtenu une majorité dans la commission de santé qui avait traité cet objet, le grand conseil avait décidé d’affaiblir la portée de ma proposition en la transformant en postulat.
De la sécurité des soins
Le Conseil d’État vient donc aujourd’hui avec une proposition forte qui nécessitera plusieurs dizaines de millions supplémentaires à injecter dans le système ces prochaines années. Il en va bien sûr de l’amélioration des conditions de travail dans un secteur mis sous pression, mais surtout de la qualité des soins dispensés dans nos hôpitaux.
Ne nous méprenons pas: ce n’est que par des mesures fortes et un investissement financier conséquent que nous garantirons à l’avenir la sécurité des soins aux patientes et patients.
La messe n’est pas encore dite
Les annonces, c'est bien, mais méfions-nous plutôt des votes qui en ressortiront. Si le projet, qui est sorti des départements de la ministre socialiste de la Santé Rebecca Ruiz et de son collègue PLR Frédéric Borloz en charge de la formation, parait répondre, en grande partie, aux enjeux et défis actuels, il doit encore être adopté par le Grand conseil à majorité de droite.
Gageons que les parlementaires sauront voter dans le sens de l’intérêt général en soutenant ce plan, voire en lui donnant un coup de pouce financier supplémentaire.