Notre politique d’asile est une véritable pétaudière. Elle se fissure de partout. Elle n’est plus adaptée aux défis du monde globalisé du XXIe siècle. La prise d’otages dans un train près d’Yverdon par un requérant kurde iranien illustre le chaos qui règne dans le domaine de la migration.
Depuis 2020, les chiffres de l’asile n'en finissent pas de grimper. L’année dernière, 30'223 demandes d'asile ont été déposées en Suisse, soit 23% de plus qu’en 2022. Du jamais vu depuis 2015. Et les demandes vont encore s’envoler. Un nombre croissant de requérants proviennent d’Afghanistan, de Turquie, du Maroc, d’Algérie ou d’Erythrée. La plupart de ces pays ne donnent en principe pas droit à l’asile. Conséquence: notre système est engorgé par une migration économique.
Cet engorgement suscite incompréhension et tensions dans plusieurs régions du pays. La colère de la population grandit devant les incivilités et la petite délinquance dues à une minorité de requérants. J’ai pu le constater en me rendant à Chiasso en août dernier déjà. En cas de délit (vol, déprédations, insultes, etc), il n’y a ni sanction pénale ni renvoi. Quant aux peines administratives, elles ne sont pas dissuasives.
Laxisme inacceptable
Exaspération aussi de voir les requérants bénéficier, dès le premier jour de leur arrivée en Suisse, de soins médicaux et dentaires, d’un logement et même d’argent de poche, alors que la population a de la peine à joindre les deux bouts. Comment justifier que des avocats payés par les contribuables soient mis à disposition des demandeurs d’asile pour prolonger les procédures dans des cas qui n’ont aucune chance d’aboutir? Lassitude enfin devant les difficultés à renvoyer les personnes déboutées.
Ce laxisme est inacceptable et irresponsable. Il conduit à des tensions sociales et à une explosion des coûts. Le drame d’Yverdon a mis en lumière un autre dysfonctionnement de notre système: le manque de suivi psychologique des requérants. Selon les premiers éléments de l’enquête, l’état psychique de l’assaillant du Travys près d'Yverdon était fortement dégradé.
Or la Suisse ne dispose pas d’instruments de diagnostic standardisés pour les maladies psychiques à l'admission dans un centre fédéral. J’ai interpellé le Conseil fédéral sur cette question. Il m’a répondu que tout était en ordre. Le nouveau conseiller fédéral Beat Jans a promis des actes. Il est grand temps! Nous attendons qu’il applique notre droit d’asile de manière juste, mais stricte, qu’il mette en œuvre des règles plus coercitives pour combattre les abus et accélérer les procédures. Notre pays pourra ainsi continuer d’accueillir ceux qui ont droit à notre protection.