Votations du 9 juin
Quels cantons profiteraient le plus d'un «oui» au plafonnement des primes?

Le 9 juin, la population suisse se prononcera sur un plafonnement des primes. Selon les cantons, un oui aurait des conséquences très différentes. Tour d'horizon.
Publié: 06.05.2024 à 12:05 heures
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Dernière mise à jour: 06.05.2024 à 12:40 heures
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Pas plus de 10% du revenu disponible ne doit être consacré aux primes, demande le PS dans son initiative.
Photo: Keystone
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Céline Zahno

Le PS veut plafonner les primes d'assurance maladie. Le parti estime que les ménages ne doivent pas consacrer plus de 10% de leur revenu disponible pour celles-ci. C'est ce que demande l'initiative sur l'allègement des primes, qui sera soumise au vote le 9 juin.

L'initiative devrait polariser davantage à certains endroits qu'à d'autres. En effet, les primes varient selon le lieu de résidence. Les cantons aident aujourd'hui la population en accordant des réductions de primes plus ou moins importantes. En cas de oui à l'initiative, la population de certains cantons en profiterait donc plus que d'autres.

Les Neuchâtelois peuvent se réjouir

Dans la plupart des cantons, les primes moyennes dépassent largement la barre des 10%. À Bâle-Ville et Genève, une famille avec deux enfants et un revenu brut de 80'000 francs doit débourser près de 19'000 francs pour les primes, soit presque un quart de son salaire!

Même après avoir bénéficié de la réduction cantonale des primes, la famille doit donc encore, selon l'endroit où elle habite, mettre la main à la poche. À Neuchâtel par exemple, le reste des primes représente toujours 18,3% du revenu, à Bâle-Ville 17,7%.

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Les Neuchâtelois et les Bâlois sont donc, de loin, ceux qui profiteraient le plus de l'initiative. En moyenne, une famille de quatre personnes économiserait ainsi plus de 6000 francs par an dans les deux cantons.

La population fait des économies dans tous les cantons

Elle serait également soulagée dans la plupart des autres cantons, même si elle bénéficierait de toute façon déjà d'une réduction de primes. Dans le canton du Tessin, elle ne recevrait certes que 524 francs par an, mais elle économiserait en revanche 9000 francs avec les primes régulières.

Sept cantons seulement ne voient pas leurs primes dépasser les 10% après déduction des réductions. Il s'agit principalement de cantons de Suisse centrale et des Grisons. Dans ces cantons, l'initiative aurait donc surtout des répercussions pour les familles qui n'ont pas encore bénéficié de réductions.

La classe moyenne en profite

Qu'en est-il des autres modèles de ménage et des revenus? Les chiffres de l'Union syndicale suisse (USS) pour l'année 2023 le montrent: la classe moyenne serait particulièrement avantagée par l'initiative.

Les couples sans enfants en profitent le plus pour un salaire annuel brut d'environ 60'000 francs. Dans leur cas, la charge des primes augmente jusqu'à 16%. Mais les couples aux revenus plus élevés y trouvent aussi leur compte car actuellement, la charge des primes ne descend sous la barre des 10% qu'à partir d'un revenu de 120'000 francs.

Pour les personnes seules sans enfants, l'initiative ne serait en revanche intéressante que jusqu'à un salaire annuel brut d'environ 60'000 francs par an. Pour les revenus les plus bas, l'initiative n'aurait pas de grandes conséquences, car l'État prend déjà en charge une grande partie des primes.

Qui devrait payer?

Pour alléger la charge des ménages, c'est surtout la Confédération qui serait mise à contribution. Elle devrait prendre en charge la majeure partie des coûts qui dépassent la barre des 10%. Un tiers au maximum resterait à la charge des cantons.

Les cantons de Vaud et de Genève profiteraient massivement de la nouvelle organisation du financement. En effet, ils offrent déjà à leur population des réductions importantes et pourraient désormais répercuter une grande partie de ces coûts sur la Confédération.

En revanche, un oui coûterait cher à d'autres cantons. Notamment ceux qui se montrent actuellement peu généreux en matière de réductions. Selon les calculs de l'Office fédéral de la santé publique pour l'année 2020, le canton de Berne devrait par exemple débourser environ 160 millions de francs supplémentaires.

Mais attention, pour faire face à ces énormes coûts supplémentaires, la Confédération pourrait envisager des hausses d'impôts, comme le préviennent le gouvernement et les opposants à l'initiative. Et cela se répercuterait malgré tout à nouveau sur les ménages.

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