Mattea Meyer est une élue déterminée: «Nous pouvons faire sensation le 9 juin!», clame la coprésidente du Parti socialiste (PS). En cette période de sprint final, le parti de gauche doit tout donner. Car les deux initiatives sur les caisses-maladie risquent de tourner au casse-tête. Selon un sondage de la SSR, le PS et son initiative sur l'allègement des primes et le Centre et son initiative sur le frein aux coûts ont une longueur d'avance, mais sont toutes les deux en train de perdre du terrain.
Aujourd'hui, 56% des votants approuveraient l'initiative du PS. 40% la rejettent, le reste est indécis. Par rapport à un sondage précédent, où 60% disaient oui, le projet commence donc à perdre de sa popularité. Avant la votation sur la 13e rente AVS, la part de oui était encore de 61% à ce moment-là.
Sur l'initiative du Centre
Le oui devrait continuer à baisser
La situation n'est pas grandement meilleure du côté de l'initiative sur le frein aux coûts: 52% des personnes interrogées approuvent la demande, 41% sont contre. Le Centre devrait donc lui aussi avoir du mal à se faire entendre dans les urnes. L'expérience montre que la part de oui à une initiative tend à diminuer à mesure que la date de la votation approche.
Mais la team Meyer ne compte pas se laisser décourager pour si peu. L'urgence de la situation va de plus en plus se faire sentir. «Rien que l'année dernière, les primes ont augmenté de 1000 francs pour une famille», rappelle les initiants. Le projet du PS demande qu'elles ne dépassent pas 10% du revenu.
Le PS emprunte les méthodes de campagne de l'UDC
Jusqu'à présent, la campagne de votation s'est déroulée en toute discrétion. Une stratégie aux raison tactiques que le PS qui ne souhaitait sûrement pas offrir trop de matériel d'attaque aux opposants. Mais dès le mois de mai, la campagne va prendre de l'ampleur, a annoncé Mattea Meyer. Pour tirer son épingle du jeu, le PS est prêt à tout: même à prendre exemple sur son ennemi politique juré.
Avant les votations importantes, l'UDC avait fait distribuer son «Extrablatt» dans toutes les boîtes aux lettres du pays. C'est désormais au tour du PS de faire livrer son journal de votation. Le parti lance actuellement un appel aux dons pour financer le journal du parti à la rose qui doit être distribué à un million de ménages. 80'000 francs sont nécessaires pour financer une telle action.
Au total, les sociaux-démocrates disposent d'un budget de 700'000 francs. L'Union syndicale suisse (USS) injecte 80'000 francs – soit quatre fois moins que ce que les deux acteurs de gauche ont versé, selon les données officielles, dans la lutte pour la 13e AVS. Pour rappel, les budgets des campagnes doivent être publiés depuis cette année en Suisse.
Sur l'initiative du PS
Le Centre a un budget limité, mais une grosse volonté
Pour faire triompher son initiative sur le frein aux coûts, Le Centre lui dispose d'à peine 320'000 francs. Un budget très modeste face à ses concurrents. Voilé qui pourrait expliquer la non-campagne de votation du parti centriste – du moins jusqu'à présent.
«C'est maintenant que ça commence vraiment», explique la vice-présidente du Centre Yvonne Bürgin (53 ans). «Bientôt, les enveloppes de vote seront dans les boîtes aux lettres et c'est à ce moment-là que nous lancerons vraiment notre campagne.» Pour des raisons de coûts, le parti veut avant tout miser sur la publicité via les réseaux sociaux et sur l'approche personnelle des votants, notamment via WhatsApp.
Est-ce que ces mesures de dernière minute suffiront aux partisans pour vaincre les associations économiques et les représentants du secteur de la santé? Si la votation prend la même tournure que celle de la 13e rente AVS, l'alliance de gauche peut dormir tranquille.