Les primes d'assurance maladie ne cessent d'augmenter. Rien que pour cette année, la hausse est de 8,7%. Le prochain coup de massue sur les primes risque de se produire à l'automne, les coûts de la santé ayant déjà augmenté d'environ 7% au cours des premiers mois de cette année.
Après le «oui» à la 13e rente AVS, la gauche et les syndicats parviendront-ils à faire sensation face à la pression des primes? Il est en tout cas à portée de main: 56% des votants approuveraient l'initiative du PS sur l'allègement des primes, qui sera soumise aux urnes en juin. 40% la rejettent. Le reste est indécis.
C'est le résultat du premier sondage de votation réalisé par GFS Berne sur mandat de la SSR. Par rapport à un précédent sondage Sotomo avec 60% de oui, l'initiative a donc légèrement perdu du terrain.
Rejet le plus fort au sein du PLR
L'initiative demande que les primes d'assurance maladie d'un ménage ne dépassent pas 10% du revenu disponible. Cette exigence fait apparaître un schéma gauche-droite classique. Les partisans du PS sont les plus nombreux à dire «oui» avec 88%, ceux des Vert-e-s sont 77% à y être favorables.
Le camp bourgeois dit majoritairement «non»: le rejet est le plus fort parmi la base du PLR avec 73%, suivi de l'UDC et des Vert'libéraux avec 56%. Au Centre, le camp du «non» n'a qu'une avance relative de 49 contre 45%. Les initiateurs peuvent néanmoins espérer un succès, car plus des deux tiers des personnes non affiliées à un parti veulent approuver le projet.
Röstigraben en force
Les différences régionales sont marquées. Alors qu'en Suisse alémanique, exactement la moitié des personnes interrogées se prononcent en faveur de l'initiative, en Suisse romande et au Tessin, elles sont plus de 70% à dire «oui». De plus, les femmes sont 61% à juger positivement le projet, un chiffre plus haut que chez les hommes, qui ne sont qu'à peine plus nombreux à le soutenir.
Autre fait logique: plus une personne gagne de l'argent, plus elle a tendance à rejeter l'initiative. Pour les revenus mensuels jusqu'à 3000 francs, le «oui» atteint 76%, alors que le «non» domine avec 57% pour les revenus supérieurs à 11'000 francs.
Pour rappel, même si l'initiative obtient la majorité du peuple, elle pourrait échouer à cause de la majorité des cantons, qui est nécessaire.
Le frein aux coûts en faveur du «oui»
La situation de départ est identique du côté de l'initiative du Centre sur le frein aux coûts: 52% des personnes interrogées approuvent la demande, 41% sont contre. Près de deux tiers des partisans du Centre sont favorables à la demande issue de leurs propres rangs et près d'un tiers y est opposé.
Pour le reste, l'initiative ne franchit de justesse l'obstacle de la majorité absolue que chez les Vert-e-s, avec 53% de «oui». Toutefois, en termes relatifs, le camp du «oui» a également quelques points d'avance chez l'UDC, le PS et les Vert'libéraux. Seule la base du PLR a clairement dit «non», avec 59%. A l'instar du PS, le Centre doit aussi compter sur les personnes non affiliées à un parti, qui soutiennent la demande à plus de deux tiers.
Les coronasceptiques n'ont aucune chance
Avec l'initiative «Stop à la vaccination obligatoire», c'est une autre requête qui est soumise au peuple, dont la ministre de la Santé Elisabeth Baume-Schneider est responsable. Alors qu'elle doit encore trembler pour la victoire dans le cas des deux initiatives sur les caisses maladie, elle peut déjà compter sur un succès concernant la demande lancée par les coronasceptiques.
Une fois de plus, les électeurs devraient soutenir la ligne Covid du Conseil fédéral, puisque 70% d'entre eux rejettent l'initiative. Seul un bon quart y est actuellement favorable. Seuls les partisans de l'UDC soutiennent majoritairement l'initiative avec 54%, alors qu'elle est nettement rejetée par les autres partis.
Seule l'UDC nage à contre-courant
Le ministre de l'Énergie Albert Rösti se dirige vers une nette victoire en votation: 75% des votants soutiennent la nouvelle loi sur l'électricité, qui doit permettre de développer les énergies renouvelables. Seule une personne sur cinq la rejette.
Un bémol pour le conseiller fédéral UDC: son propre parti nage majoritairement à contre-courant avec 48% de «non» contre 46% de «oui» – et suit ainsi le mot d'ordre de la base mère. Chez les autres partis en revanche, le «oui» est clair, avec 85% au Centre et au PLR, et jusqu'à 93% chez les Vert'libéraux.
Pour le premier sondage de la SSR sur le référendum, GFS Berne a interrogé 11'040 électeurs entre le 12 et le 25 avril. La marge d'erreur statistique est de +/-2,8 points de pourcentage.