Les psychothérapies explosent
Les coûts de la santé ont-ils explosé à cause des psychothérapies?

Il y a près de deux ans, l'accès aux psychothérapies a été simplifié. Très bien... Sauf que l'augmentation de cette offre aurait eu un impact non négligeable sur les coûts de la santé.
Publié: 29.04.2024 à 10:20 heures
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Dernière mise à jour: 29.04.2024 à 10:26 heures
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En Suisse, il y a aujourd'hui plus de psychiatres en cabinet que de médecins de famille et de pédiatres.
Photo: Illustration Thomas Meier, mithilfe des KI-Tools Midjourney erstellt
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Sermîn Faki

Depuis juillet 2022, les thérapies chez les psychologues sont remboursées par l'assurance de base. Auparavant, les psychothérapeutes devaient être employés, par exemple par un psychiatre. Désormais, ils peuvent facturer directement aux caisses d'assurance maladie si un médecin a prescrit la thérapie. L'objectif étant d'écourter le temps d'attente, souvent long de plusieurs mois, pour obtenir un rendez-vous.

Selon les chiffres de l'association des caisses maladie Santésuisse, près de 6000 nouveaux psychologues ont commencé à travailler au cours des 16 derniers mois et il y a aujourd'hui plus de psychiatres et de psychothérapeutes (9600), que de médecins de famille et de pédiatres (6000).

Les coûts de santé pèsent 785 millions de francs

Et pourtant, les plaintes de patients n'ont pas diminué. Beaucoup déplorent un manque de soins en psychothérapie. L'augmentation de l'offre a-t-elle mécaniquement entraîné une plus grande demande? Chez les professionnels, on affirme ne pas pouvoir se prononcer sur les effets du nouveau modèle: «Une appréciation nécessite une analyse d'évaluation complète sur une période à long terme», explique Christiane Stieglitz, directrice de l'Association suisse des psychothérapeutes.

Mais une chose est d'ores et déjà claire: ce changement a un prix. La Confédération avait prédit des coûts supplémentaires de 100 à 270 millions de francs par an. Elle était loin du compte: en 2022, le changement a entraîné des coûts supplémentaires de plus de 567 millions de francs. Et en 2023, ce sont déjà 785 millions que les payeurs de primes devront supporter. Cela représente 2% des primes.

Les ménages prennent en charge des coûts de santé élevés

Ce n'est pas un cas isolé: selon l'Office fédéral de la statistique, les coûts de la santé ont augmenté à 91,5 milliards de francs en 2022. C'est plus que le budget total de la Confédération.

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Les coûts les plus importants, près de 40 milliards de francs, sont dus aux traitements stationnaires et ambulatoires, de la simple visite chez le médecin de famille à la transplantation cardiaque la plus compliquée.

Les soins de longue durée par les services d'aide et de soins à domicile arrivent en deuxième position en termes de coûts, devant les médicaments et les moyens auxiliaires. Les coûts liés à la prévention et à la rééducation sont, eux, relativement faibles. Fait surprenant: l'administration du système de santé – des caisses d'assurance maladie aux hôpitaux – coûte à elle seule quatre milliards de francs.

L'ensemble de ces frais est en grande partie payé par les primes d'assurance maladie, à hauteur de 34,5 milliards de francs. Mais pas seulement. Avec 19 milliards, la part à la charge des ménages est également très élevée. Elle comprend la franchise et la quote-part, mais aussi les frais que l'on paie de sa propre poche, comme l'achat de comprimés contre le mal de tête ou du sirop contre la toux à la pharmacie.

Le coût des physiothérapies a augmenté... de 121,7%!

Tout le système de santé devient cher. Et les chiffres impressionnants de l'assurance de base le montrent: alors qu'en 2013, les caisses maladie prenaient encore en charge des coûts de 27,8 milliards de francs, ce montant est passé entre-temps à plus de 40 milliards. Durant cette période, les coûts ont le plus augmenté pour la physiothérapie (+121,7%), les soins à domicile (+93,9%) et les traitements ambulatoires à l'hôpital (+61,1%). Les coûts n'ont baissé nulle part.

C'est dans le domaine des traitements stationnaires qu'ils ont le moins augmenté (+12,1%), car de plus en plus de traitements sont effectués en ambulatoire, ce qui explique également la forte hausse des coûts dans ce domaine.

Peu de choses indiquent que la tendance va s'inverser. L'initiative sur les coûts portée par le Centre, qui sera soumise au vote le 9 juin, espère apporter une solution. Reste à savoir comment le Conseil fédéral réagira à l'évolution des coûts en termes de psychothérapie. Il y a deux ans, le gouvernement national avait promis de surveiller les coûts et de les corriger le cas échéant.

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