Sandra* est une jeune maman célibataire de 27 ans. Le poids de l'augmentation du coût de la vie, notamment des primes d'assurance maladie et du loyer, pèse de plus en plus sur son quotidien. «C'est l'achat des produits alimentaires qui fait le plus mal», admet-elle.
Lorsqu'elle fait ses courses, cette mère d'une fille de quatre ans fait toujours attention aux alternatives de produits à prix réduits ou aux actions. Mais ses stratégies ne suffisent pas toujours.
Sandra est loin d'être la seule dans cette situation. De plus en plus de personnes doivent se serrer la ceinture. Nombreux sont d'ailleurs les Suisses étranglés qui se tournent vers des centres de conseils pour mieux gérer leur budget.
L'aide sociale reste la dernière solution
La maman dépend actuellement de l'aide sociale. Depuis que sa fille a quatre mois, cette jeune mère argovienne élève seule ses enfants. «Le père paie une pension alimentaire, mais on ne peut pas non plus compter sur lui.» Son assurance maladie, par exemple, est uniquement abordable grâce à la réduction maximale des primes.
Pourtant, Sandra aimerait s'éloigner de l'aide sociale: «Je ne veux pas vivre des impôts des autres et être dépendante», raconte-t-elle. Depuis avril, elle compte sur son un emploi fixe à 50% comme serveuse dans un restaurant.
Mais la garde des enfants pose problème à la maman célibataire: sa fille va à la crèche un jour par semaine. Le reste du temps, ce sont les arrière-grands-parents qui s'occupent de la fillette. «Je suis tellement contente que mes grands-parents gardent la petite. Sans eux, je ne saurais pas quoi faire», souffle Sandra. Mais les arrière-grands-parents de la petite ont déjà plus de 80 ans. Elle ne veut pas leur en demander trop.
Quant à ses parents, ils travaillent déjà à plein temps et n'ont pas le temps de s'occuper des petits. «J'aimerais que la garde des enfants soit moins chère», déclare la femme de 27 ans. Elle en est convaincue: des prix plus abordables faciliteraient la vie de nombreux autres jeunes parents.
Des problèmes de santé qui coûtent cher
«Actuellement, les services sociaux m'aident encore à payer mes factures d'hôpital», précise la serveuse. Après son accouchement, Sandra a souffert d'une appendicite et a dû être opérée d'urgence. L'intervention a entraîné trois autres opérations. La dernière opération d'urgence a eu lieu en novembre: toute sa cavité abdominale était enflammée. Entre-temps, la maman a enchaîné trois emplois pour pouvoir payer toutes ses factures.
Dans son temps libre, la maman ne peut même pas se permettre de profiter avec ses enfants. Financièrement, les sorties ne sont pas envisageables: «J'aimerais ne pas avoir à me demander si je peux aller à une kermesse ou dans un parc aquatique avec ma fille.» Pour en arriver là, Sandra devra d'abord économiser.
Si tout se passe bien, la jeune mère ne dépendra plus des services sociaux à partir du mois de juin. Un grand poids qui s'enlèverait de ses épaules: «J'aimerais aussi pouvoir m'acheter quelque chose de temps en temps et savoir que j'ai travaillé moi-même pour me l'offrir!»
*Nom modifié