Ce couple est en colère
«Seul un conseiller fédéral a une chance de réussir à s'opposer à une antenne!»

Quand Alain Berset s'oppose à la construction d'une antenne de télécommunication à proximité de chez lui, Swisscom y renonce. Mais lorsque Markus Börner, un simple citoyen, entame des démarches similaires, rien ne bouge. Il ne comprend cette différence de traitement.
Publié: 27.08.2022 à 15:56 heures
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Dernière mise à jour: 27.08.2022 à 16:45 heures
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Markus Börner et sa femme Miriam ont longtemps lutté contre les antennes de téléphonie mobile à Winterthur.
Photo: Thomas Meier
Sven Ziegler

L’affaire a fait grand bruit cette semaine: mercredi on apprenait qu'un projet de construction d’une antenne à Belfaux (FR) avait été abandonné à cause, entre autres, de l’opposition du conseiller fédéral Alain Berset, résidant du village. Ce rapide abandon de Swisscom intrigue les milieux anti-5G, et aussi dans le voisinage du ministre de la Santé. En effet, de telles plaintes n’ont généralement aucun effet.

Markus Börner, 54 ans, fait partie de ceux qui s’indignent de cet éventuel traitement de faveur. Il vit avec sa femme Miriam au cœur de la ville de Winterthur (ZH). Plusieurs antennes de téléphonie mobile se trouvent à proximité de son appartement, dont une de Swisscom.

Des antennes à proximité de bâtiments classés

Il n’est pas fondamentalement contre les antennes de téléphonie mobile, même dans son voisinage: «Mais nous voulons que tout cela s’inscrive dans un cadre légal», souligne-t-il. La construction de l’antenne de téléphonie mobile dans son quartier a été précédée par un conflit de plusieurs années. «Nous nous sommes battus pendant six ou sept ans», raconte-t-il. Sans succès. Désormais, une autre antenne a été installée sur un bâtiment situé dans le voisinage immédiat du logement de Markus Börner.

Et cela a des répercussions: son dosimètre personnel lui indique que le rayonnement à l’intérieur de son appartement est jusqu’à douze fois plus élevé que ce qui est autorisé. Pourtant les autorités ne semblent pas inquiètes.

Mais ce n’est pas tout: «Pas loin des antennes, il y a plusieurs bâtiments, dont le jardin d’enfants et l’école Büelwiesen qui figurent dans l’inventaire des bâtiments protégé.»

«Ce n’est pas juste!»

Paradoxalement, Swisscom a justifié le retrait de son projet de construction à Belfaux par sa proximité avec une maison protégée. «Je trouve un peu étrange que Swisscom abandonne soudainement un projet de construction à un endroit à cause d’une maison classée, alors qu’à un autre, les antennes de téléphonie mobile sont construites directement sur des bâtiments protégés», appuie Markus Börner.

Des nouveaux projets de télécommunications sont prévus dans les environs de Winterthur. Une antenne pourrait même être construite sur une maison classée comme monument historique, au numéro 29 de la Büelhofstrasse.

Markus Börner a de la peine à comprendre: «Ici, nous luttons depuis des années contre le rayonnement excessif généré par les antennes, mais rien ne bouge. Mais quand Alain Berset s’oppose à un projet, les entreprises de télécommunication reculent très vite. Que seul un conseiller fédéral ait des chances de gagner avec de telles oppositions, ce n’est pas juste!»

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