Son crâne est rasé. Il est grand, blanc et porte un polo noir boutonné jusqu’en haut. Il affiche un sourire carnassier face à la foule qui le presse et scande: «Tout le monde déteste les fachos!» Cet homme, visiblement jeune, fait partie des quatre individus — tous caucasiens — présents lors des échauffourées post grève féministe, ce 14 juin à Lausanne, que Blick a pu isoler grâce à différentes photographies et courtes vidéos.
Pour mémoire, après le cortège paré de violet, bon nombre de militantes et militants se sont réunis sur l’esplanade du parc de Montbenon, devant le Palais de justice. Alors que l’ambiance nous est décrite comme «festive» et «familiale» par le comédien, humoriste et animateur de radio Yacine Nemra, «des néonazis» — dont au moins un aurait fait un salut nazi — auraient agressé physiquement des personnes sans raison apparente. Le lendemain, la police municipale de la capitale vaudoise confirme avoir entendu deux femmes blessées, qui porteront plainte.
Des UDC sceptiques
Ces récits sont détaillés et corroborés — en partie — par les forces de l’ordre. Malgré tout, des profils marqués à droite, le plus souvent anonymes, les remettent en cause sur les réseaux sociaux.
Dans le lot des sceptiques, on trouve également deux visages (découverts) bien connus dans le milieu politique romand. Ruben Ramchurn, ancien président de l’Union démocratique du centre (UDC) d’Yverdon-les-Bains, et Clémentine Merminod, secrétaire des femmes romandes de l’UDC ainsi que de la section du parti conservateur de la cité thermale.
Le premier écrit sur X: «Aucune image de l’agression dans une telle manifestation? Comment y croire? Ah (sic) mon avis, c’était des wesh-weshs (sic) et ils ont trouvé qu’inventer des fachos c’était plus vendeur.» La deuxième y va aussi de son commentaire, toujours sur la plateforme d’Elon Musk: «Qui a part (sic) la presse a dit qu’ils étaient de ED (ndlr: extrême droite)? Que des témoignages sans preuve, surtout dans un monde qui filme chaque instant de ce genre d’événements. Facile après coup de dire: je les ai vu (sic) faire un salut nazi. Tout le monde va y croire.»
Nous avons montré deux des documents en notre possession à Ruben Ramchurn — les extraits vidéo que nous publions dans cet article. Le conseiller communal (législatif) du chef-lieu du Nord vaudois a depuis révisé son jugement. «On m’a transmis des images, elles seront dans la presse demain (ndlr: ce mardi 18 juin). C’était 2 caucasien (sic) à crâne rasé habillés en noire. On voit pas de salut nazi sur les images que j’ai, mais c’est je dirai (sic) plausible», publie-t-il mardi dans la soirée, à nouveau sur X.