«Le féminisme: c'est l'espoir!»
Des milliers de personnes descendent dans la rue pour les droits des femmes

Dans toute la Suisse, des milliers personnes ont défilé vendredi en fin de journée à l'appel du collectif de la grève féministe. Les manifestants ont revendiqué un féminisme intersectionnel, inclusif, décolonial et sans frontière, «du respect, du temps, de l'argent!»
Publié: 14.06.2024 à 21:44 heures
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Dernière mise à jour: 14.06.2024 à 21:49 heures
La grève féministe a rassemblé des milliers de personnes dans les rues suisses.
Photo: SALVATORE DI NOLFI
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ATS Agence télégraphique suisse

Des dizaines de milliers de personnes se sont mobilisées vendredi pour faire valoir leurs droits, à l'occasion de la traditionnelle grève féministe du 14 juin. L'égalité salariale, des salaires minimaux et des rentes décentes ont figuré au cœur des revendications.

Différentes actions et manifestations ont eu lieu dans la journée dans plusieurs villes de Suisse. A Genève, entre 25'000 et 30'000 personnes ont vendredi leur colère dans les rues, selon le collectif de la grève féministe. L'estimation fournie par la police se situe entre 6000 et 8000 personnes. La manifestation s'est déroulée sans incident.

«Le féminisme: c'est l'espoir!»

«Le féminisme: c'est l'espoir!» a lancé Françoise Nyffeler, membre du collectif, devant la foule rassemblée dans le parc des Bastions, devant le Mur des Réformateurs. Elle a encouragé à pousser un cri de colère, juste avant que le cortège ne se mette en marche. La clameur a résonné jusqu'en haut de la vieille-ville.

A Lausanne, un cortège a formé une grande vague violette sous les éclaircies. Les participantes étaient entre 15'000 et 20'000, selon la Grève féministe, 18'000 selon la police. Elles ont scandé maintes fois le slogan «Grève, grève féministe». «Délivrez-nous du mâle», à «Touxtes en grève» en passant «Revulvition», pouvait-on lire sur des pancartes.

«Solidaire, féministe, antiraciste»

Outre-Sarine, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à Berne sous le mot d'ordre «Solidaire, féministe, antiraciste». A Zurich, la manifestation a débuté, comme à Genève, par un cri contre la violence faite aux femmes.

«Nous manifestons pour l'égalité salariale, de traitement et des droits de toutes et tous, et contre les attaques dont les femmes et les minorités sexuelles font l'objet, au travail, dans la vie privée, en politique et jusque dans la culture», a lancé le syndicat Syna. L'égalité à la retraite n'est pas oubliée, «parce que l'inégalité salariale se répercute sur les rentes».

Unia exige un salaire minimum équitable de 5000 francs par mois. Il est scandaleux que près d'une femme sur deux ayant terminé son apprentissage gagne un salaire de moins de 5000 francs, dénonce le syndicat.

Le travail des femmes aurait moins de valeur?

On signale aux femmes que leur travail a moins de valeur, ce qui les met à juste titre «en colère», a déclaré la présidente d'Unia Vania Alleva vendredi à Berne à l'occasion de la grève féministe.

Il est incroyable que les femmes en Suisse gagnent toujours 1500 francs de moins par mois que les hommes, a ajouté la syndicaliste. Il est aussi tout à fait scandaleux qu'une femme sur trois soit encore victime de harcèlement sexuel au travail. Et il est honteux pour la riche Suisse qu'un quart des femmes soient touchées par la pauvreté dans la vieillesse.

La droite boude la manif

Alliance F Suisse, la plus grande association faîtière féminine de Suisse, a elle demandé une politique d'égalité convaincante: une meilleure protection contre la violence envers les femmes et les filles, un salaire égal pour un travail égal et enfin de meilleures conditions-cadres pour concilier vie professionnelle et vie familiale.

Comme l'an dernier, les femmes bourgeoises sont restées en retrait d'un mouvement jugé trop partisan. Dans un communiqué publié en fin d'après-midi, les jeunesses du PLR, de l'UDC et du Centre ont affirmé que la grève féministe était «détournée pour servir un agenda politique de gauche».

Elles ont notamment dénoncé des arguments basés sur «la polémique et les fake news» pour combattre la réforme de la prévoyance professionnelle. Les Jeunes Vert'libéraux estiment pour leur part que la grève féministe «ne parle pas pour toutes les femmes».

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