L'oiseau emmené au centre de soins d'Etoy a succombé. Le cadavre a par la suite été soumis à la recherche de la grippe aviaire, où la souche H5N1 a été isolée, a communiqué mardi l'État de Vaud, confirmant ainsi le premier cas recensé sur son territoire.
L'apparition de la grippe aviaire dans le canton vient rappeler l'importance d'appliquer les mesures de prévention ordonnées à l'échelle nationale en novembre dernier pour la volaille domestique, notamment l'interdiction d'accès aux aires extérieures non protégées, souligne le communiqué. Ces mesures ont pour objectif de protéger les élevages de la transmission du virus par l'avifaune et à empêcher sa propagation au sein du cheptel avicole vaudois.
En ce qui concerne le centre de soins dans lequel la mouette contaminée a transité, des mesures spécifiques ont été ordonnées par la Direction des affaires vétérinaires et de l'inspectorat. Celles-ci visent à limiter le trafic des animaux notamment en stoppant les lâchers d'oiseaux.
Analyses en cours
Des prélèvements d'échantillons additionnels ont également été réalisés sur un échantillonnage d'oiseaux du centre d'Etoy afin de déterminer si le virus s'est propagé dans l'effectif. En fonction des résultats, les mesures seront précisées, notamment dans le sens de la mise à mort des animaux susceptibles d'être atteints par la maladie.
La souche du virus de la grippe aviaire H5N1 n'est transmissible à l'être humain que dans des cas rares et à la suite de contacts étroits, rappelle le Canton. En cas de découverte d'oiseaux morts ou malades, il faut éviter de les toucher, le cas échéant, renoncer à les amener dans un centre de soins. Les personnes confrontées à de telles découvertes sont invitées à s'adresser aux surveillants de la faune, aux gardes-pêche ou à la police cantonale.
Des cas de contamination d'oiseaux à humains ont été recensés notamment en Espagne, en Équateur et au Cambodge, où une jeune fille de 11 ans est décédée à la mi-février. Il s'agit là du premier décès humain depuis 2014 lié à cette maladie animale.
Le virus se propage en Suisse...
Avant le cas détecté sur la mouette en terres vaudoises, d'autres l'ont été dans divers endroits du pays ces dernières semaines, dans le cadre de ce que les spécialistes considèrent comme la plus importante vague de grippe aviaire jamais vue sur le continent européen.
En Suisse, des cas ont été recensés sur des volatiles au Tessin, mais aussi dans les cantons de Zurich, Lucerne, Bâle-Ville et Bâle-Campagne notamment. La Confédération a édicté des mesures à la fin novembre déjà, dont la plus importante est d'éviter tout contact entre les oiseaux sauvages et les volatiles d'élevage.
Ces mesures ont été prolongées au début du mois de février jusqu'à la mi-mars. Le risque que l'épizootie gagne du terrain restera en effet élevé en Suisse jusqu'à ce que les oiseaux d'eau aient quitté leurs quartiers d'hiver. Cette situation devrait donc perdurer jusqu'à début mars.
... et dans le monde
En France, deux millions de volailles ont été abattues en décembre déjà, tandis que divers élevages ont été touchés dans tout le pays. Dans le département voisin de l'Ain, par exemple, des milliers de canards ont dû être mis à mort en janvier.
L'épizootie sème la panique dans le secteur de l'élevage de volailles dans le continent européen: des mesures draconiennes ont ainsi été prises notamment en Hongrie et au Royaume-Uni, où la hausse de cas atteint des niveaux inquiétants.
Mais le virus fait des ravages également sur d'autres continents. Détecté dans 37 pays européens entre octobre 2021 et septembre 2022, il a aussi traversé l'océan Atlantique, s'est propagé en Amérique du Nord et touche désormais jusqu'à l'Équateur, qui a activé début décembre un plan visant à protéger les volatiles sauvages des îles Galapagos, véritables sanctuaires de la biodiversité.
Car la grippe aviaire décime des colonies entières d'oiseaux marins, qu'ils soient protégés ou pas. Au Pérou par exemple, des cadavres ont été retrouvés par milliers, notamment plus de 10'000 pélicans. Le virus semble progresser vers le Sud.
(Blick avec ATS)
