A l'approche de Noël, les œufs se font rares en Suisse. Dans un période où les familles se retrouvent pour confectionner ensemble des biscuits de Noël, cette pénurie tombe au mauvais moment. La pâte des Milanais par exemple, le biscuit le plus populaire de Suisse, nécessite à elle seule trois œufs.
Le problème est que la demande est si grande qu'elle ne peut plus être satisfaite avec des œufs indigènes. Des importations seraient nécessaires pour satisfaire le fort besoin en décembre. Mais le contingent d'œufs importés est déjà épuisé en 2022. L'Office fédéral de l'agriculture ne l'a pas augmenté.
Des droits de douane supplémentaires
Les œufs peuvent donc continuer à être importés, mais cela entraîne des frais de douane supplémentaires que les détaillants répercutent sur leurs clients, comme ils le confirment à Blick. Chez Coop, les œufs importés sont ainsi majorés jusqu'à 50%. 15 œufs d'élevage au sol sont vendus 5,50 francs au lieu de 3,90 francs. Cela représente une augmentation de 41%. Pour 10 œufs Prix Garantie Pic-Nic, on paie désormais 4,95 francs au lieu de 3,30 francs. La forte augmentation des prix de la ligne bon marché a un impact sur le budget de ceux qui doivent déjà surveiller leurs dépenses en raison de l'inflation.
Chez Migros aussi, les œufs sont plus chers. «Nous devrons répercuter les hausses de prix sur nos clients. La hausse des prix concernera tous les œufs frais en provenance de l'étranger», explique un porte-parole. Toujours est-il que «pour les œufs suisses, nous n'augmenterons pas les prix malgré une demande accrue et une production insuffisante», promet le géant orange.
«La situation est préoccupante»
En réaction à la pénurie, Migros met dorénavant en vente des œufs suisses qui n'auraient pas pu être mis en rayon en temps normal, parce qu'ils sont trop petits ou qu'ils s'écartent de la norme. Chez Gallo Suisse, l'association des producteurs d'œufs suisses, on s'alarme. «En Europe, la situation est inquiétante. Jamais autant de poules n'ont dû être abattues à titre préventif suite à la grippe aviaire», explique un porte-parole. En raison de l'augmentation des coûts, de nombreux agriculteurs auraient en outre abandonné ou réduit leur production. Les experts s'attendent à ce que le marché des œufs ne se calme qu'au début de l'année, lorsque de nouveaux contingents d'importation seront à nouveau disponibles.