Les vacances à la ferme
Les agriculteurs sont les nouveaux hôtes de la «van life»

Si vous êtes réticents à l’idée de planter votre tente au milieu d’un camping surpeuplé, ce nouveau concept est fait pour vous. Des agriculteurs suisses mettent à disposition un bout de leur nature pour vous accueillir.
Publié: 10.08.2022 à 18:46 heures
De nombreuses fermes suisses proposent leur terrain pour accueillir les amateurs de «van life» ou de camping à la ferme.
Photo: Nomady_PaoloDeCaro
Mathilde Jaccard

La «van life» est en vogue, et certains agriculteurs suisses l’ont bien compris. Ils sont nombreux à céder un bout de leur terrain aux touristes venus chercher le calme de la nature. Et les clients répondent présent.

Habitués ou novices, jeunes ou moins jeunes, équipés ou pas, les profils des amateurs de la «van life» sont multiples, tout comme les offres proposées par les paysans. On trouve de tout et pour tous les goûts sur le site helvétique Nomady: bouts de champs, microfermes, lits en plein air ou encore cabanes en bois.

S’échapper de la foule

«Ici nous sommes tranquilles, ce n’est pas comme dans un camping où il y a plus de monde.» C’est l’avantage principal pour les deux sœurs Cornelia et Daniela Däppen. Ce havre de paix, elles l’ont déniché dans la ferme de Roland et Piyawan Trachsel, sur la commune de Tavel dans le canton de Fribourg, précise le journal «La Liberté».

On peut retrouver ce petit coin de paradis sur l’application suisse PlaceToBee et a un prix accessible. Trois places de campement sont mises à disposition: 1,30 franc par personne pour la taxe de séjour, 5 francs pour l’usage des toilettes et 5 francs supplémentaires pour accéder à l’électricité. Et si vous souhaitez vivre un moment détente, le poulailler a même été transformé en espace bien-être, où Piyawan réalise des massages thaïlandais.

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Valoriser les acteurs locaux

En collaboration avec l’Union suisse des paysans, PlaceToBee met en avant les producteurs locaux. Pour Anneline Cachat, la cofondatrice du site: «L’idée est de permettre aux campeurs de découvrir une région et de valoriser les producteurs locaux.» Quelques conditions s’imposent néanmoins: les hôtes ne peuvent proposer que trois places pour une durée de 24 heures maximum.

Mais cela n’a pas découragé Roland, qui s’est inscrit l’année passée sur la plateforme. Pour lui, c’est un moyen de valoriser ses productions maraîchères et son espace bien-être, mais également de faire vivre les 15 hectares de la ferme. Le couple de Tavel propose des repas tout spécialement concoctés pour leurs hôtes. «Les campeurs peuvent assister à la préparation des plats qui sont réalisés en grande partie grâce aux légumes thaïlandais qui poussent dans notre jardin», précise Roland au journal fribourgeois.

Tester le télétravail à la campagne

Le couple a du succès: depuis le début de l’année, c’est plus de 280 campeurs qui sont venus planter leurs sardines. Pas question pour les Fribourgeois d’abandonner le concept. Pourtant, ils ne cherchent pas à s’agrandir. Pour Roland, l’important est de perpétuer «la philosophie d’accueil et d’ouverture» de la culture thaïlandaise.

Il n’est toutefois pas à court d’idées pour agrandir la carte des offres. Il a tout récemment mis en place le «van office»: faire du télétravail depuis son van aménagé. Il l’assure, la connexion internet est de qualité, même à la campagne!

Et même les communes s’y mettent

Pour le site Nomady, cela permet de valoriser «un tourisme durable et local avantageux pour tous». Et les vacanciers ont bien envie de se reposer au calme à la campagne: l’engouement pour la «van life» et le camping a explosé.

Et pour suivre la demande, il faut varier les offres. Comme dans la plupart des cantons, Fribourg n’autorise pas le camping sauvage. Sur les terrains privés, même rengaine, sauf si le propriétaire vous accorde une autorisation. C’est pourquoi certaines communes ont passé le pas. Planfayon a notamment créé une zone de stationnement pour les camping-cars, explique le syndic Daniel Bürdel à «La Liberté».


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