Pour la première fois depuis des décennies, les prix des maisons en Suisse baissent. C'est peut-être le bon moment pour passer à l'acte. Mais attention: le rêve d'accéder à la propriété peut très vite se transformer en cauchemar. Les obstacles financiers ne sont pas les seuls à faire de l'achat d'une maison un défi de taille. Il existe de nombreux autres écueils sur lesquels les acheteurs de maison tombent régulièrement. Blick a rassemblé les erreurs les plus fréquentes.
Pas assez de recherches sur la localisation
Une bonne préparation est essentielle! Si l'on veut acheter une maison ou un appartement, la première chose à faire est de délimiter les communes ou la région qui entrent en ligne de compte pour la recherche. Quelle est la longueur du trajet pour aller travailler? À quelle distance de la famille et des amis veut-on s'installer? «En clarifiant ces questions dès le début, on économise beaucoup de temps et d'argent», explique Adrian Wenger, spécialiste des hypothèques chez VZ Vermögenszentrum.
Des fonds propres insuffisants
«L'idéal est de calculer soi-même ou avec une aide extérieure ce qui est finançable», explique Adrian Wenger. Il s'agit dans un premier temps de vérifier les fonds propres et les revenus disponibles. «Les acheteurs doivent alors être honnêtes avec eux-mêmes et prendre en compte les intérêts des capitaux empruntés et les éventuels amortissements», explique Ruedi Tanner, président de la Chambre suisse des courtiers (CSC). Il faut se poser la question: ces obligations pourraient-elles être payées, même dans l'éventualité où les finances n'iraient pas très bien?
Pas d'idée claire des ressources financières
Celui qui veut devenir propriétaire ne devrait pas seulement savoir combien d'argent il a sur son compte. Mais aussi à combien s'élève l'avoir dans la caisse de pension. En effet, ces fonds peuvent être intégrés au financement de la maison sous forme de versement anticipé ou de mise en gage. L'argent du compte du 3ème pilier peut également être injecté comme capital propre lors de l'achat d'une maison. Sur les 20% de fonds propres, 10% au maximum du prix d'achat peuvent provenir du 2ème pilier.
Les apports financiers de la famille peuvent aussi être décisifs lors de l'achat d'une maison: «Il faut donc clarifier au préalable les prêts possibles de la famille», explique Adrian Wenger.
Se laisser éblouir par les images
Ce qui est valable pour une évaluation immobilière sérieuse l'est aussi pour les acheteurs de maison eux-mêmes: «L'inspection sur place est la chose la plus importante à faire», dit Ruedi Tanner. Le bruit de la rue, les cloches de l'église, le poulailler du voisin: il faut tout inspecter. Et ne pas se laisser éblouir par les photos. Même les photos sur les grands portails en ligne comme Immoscout24 ou Homegate peuvent être embellies et donner une fausse impression. Parfois, des défauts importants ne sont délibérément pas montrés sur les photos.
Ne pas négocier le prix d'achat
«Les évaluations ne sont pas établies de manière objective», prévient Adrian Wenger de VZ. Souvent, les acheteurs de maisons se fieraient aux indications du vendeur. «Mais de nombreux agents immobiliers établissent une évaluation et ajoutent ensuite 10%», explique-t-il.
A l'inverse, il est également possible que les vendeurs craignent les coûts d'une évaluation et fixent eux-mêmes un prix. C'est pourquoi les acheteurs ne devraient pas se fier aux indications du vendeur, mais demander à un expert ou à la banque d'estimer la valeur du marché.
A cela s'ajoute le fait que les prix des logements en propriété sont actuellement sous pression. Dans certains endroits, les prix sont déjà en train de baisser. «On peut toujours demander un prix plus bas», explique Ruedi Tanner de la CSM.
Ne pas comparer avec d'autres offres
Pour se faire une idée du marché, les acheteurs de maisons devraient, selon les experts, faire des comparaisons croisées. Par exemple, en comparant des annonces publiées dans la même région. «Cela permet de mieux évaluer le prix approprié», explique Adrian Wenger.
Ne pas s'informer au registre foncier
La documentation de vente n'est pas une bible. Les indications erronées concernant la surface, le plan ou une rénovation sont plus fréquentes qu'on ne le pense. De nombreuses informations importantes sur un bien immobilier sont consignées dans le registre foncier. Celui-ci peut être consulté par le public.
«Souvent, des détails se cachent dans des procès-verbaux spéciaux que personne ne consulte», explique Adrian Wenger. D'autres parties ont-elles par exemple un droit d'usage ou un droit de passage sur le terrain? En particulier dans le cas d'une propriété divisée par étages, le registre foncier peut contenir des dossiers de justification détaillés et des règlements de maison - entre autres en ce qui concerne la détention d'animaux domestiques. En s'informant suffisamment tôt, on évite les malentendus et les pièges financiers.
Ne pas négocier les offres de financement
De nombreux acheteurs cherchent d'abord à discuter avec leur «banque habituelle» lorsqu'il s'agit de financer un logement. Pourtant, il vaut la peine de demander une offre à la concurrence. Et pas seulement auprès d'autres banques. «Les assurances aussi proposent parfois de bons produits hypothécaires à des conditions avantageuses», explique Ruedi Tanner. Avoir une autre offre en main permet de négocier de manière plus intéressante.
Décider d'acheter à cause de la pression
«La pression du temps est généralement générée par des vendeurs privés ou des courtiers non qualifiés, explique le président de la CSM. Il ne faut pas entrer dans ce jeu!» L'achat d'une maison doit toujours être mûrement réfléchi. C'est l'une des plus grandes décisions dans la vie de nombreuses personnes.
Ne pas verser l'acompte sur un compte bloqué
«Il ne faut absolument pas faire ça!», déclare Ruedi Tanner. Souvent, les vendeurs demandent un acompte pour la maison. Il s'agit d'une somme d'argent importante, de plusieurs dizaines de milliers de francs. Cette somme ne devrait jamais être payée directement ou versée sur un compte privé, mais toujours sur un compte bloqué.