L'espace de quelques jours, toute la presse mondiale a convergé autour de la Villa La Grange et de la cité de Calvin pour couvrir la rencontre du président américain Joe Biden et du président russe Vladimir Poutine. La plupart des avis concordent: La réunion n'a pas donné grand-chose. Et cela a surtout profité à Poutine.
Spiegel : Pour le magazine allemand, le sommet tant attendu et couvert avec frénésie par la presse mondiale n'a eu d'autre résultat notable que le retour de leurs ambassadeurs respectifs, rappelés plus tôt dans l'année. Le Spiegel conclut à propos du président russe: «Il reste fidèle à lui-même, écoute calmement les leçons de morale de Biden et riposte tout aussi calmement. En d'autres termes, tout se passe exactement comme il le souhaite.»
ZDF : Pour la chaîne publique allemande, «Poutine peut être très satisfait : il peut montrer à son public que Biden l'a rencontré d'égal à égal. De son côté, il n'a pas paru faire de pas vers Joe Biden.»
CNN : la chaîne d'information américaine estime que Vladimir Poutine «a réussi à mettre en évidence les défauts de la société américaine et à défendre la sienne. En bref, Poutine est allé à Genève et a obtenu exactement ce qu'il voulait. La vraie grande victoire diplomatique revient à la Suisse qui a pu se montrer au monde entier.»
Wall Street Journal: "Poutine n'agit pas sur la base de relations personnelles avec les dirigeants américains. Il fonde ses décisions uniquement sur une analyse rationnelle de ce qu'il peut se permettre de faire pour rester au pouvoir, consolider la position stratégique de la Russie et affaiblir les démocraties occidentales.»
New York Times : «Le fait que Joe Biden et Vladimir Poutine se soient exprimées lors de conférences de presse séparées à l'issue de leur rencontre est en soi un signe révélateur du refroidissement des relations.»
Le Washington Post : «En raison de l'inévitable attention médiatique, la rencontre avec Poutine a eu plus d'inconvénients que d'avantages. Elle menace de diluer le message démocratique de Joe Biden avec une forte dose de realpolitik, d'exagérer le rôle de Poutine dans le monde et de saper l'unification des gouvernements occidentaux autour de politiques économiques plus progressistes.»
Izvestia : Le périodique russe juge que «le sommet de près de quatre heures entre les présidents russe et américain s'est terminé mieux que prévu.»
The Guardian : «Poutine est un maître de la distraction et du whataboutism (faux-fuyant rhétorique).»