Ainsi s'achève le sommet de Genève
Joe Biden et Vladimir Poutine ont écrit l'histoire

La rencontre entre Joe Biden et Vladimir Poutine à Genève s'est bien déroulée. Il faut dire que le président des États-Unis s'était bien préparé. Retour sur cette journée historique.
Publié: 16.06.2021 à 21:10 heures
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Dernière mise à jour: 16.06.2021 à 21:21 heures
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Joe Biden et Vladimir Poutine se serrent la main.
Photo: AFP
Fabienne Kinzelmann à Genève

Le monde attendait cette poignée de main, et le monde l’a eue. Vers 13h25, le président américain Joe Biden et le président russe Vladimir Poutine se sont serré la main devant la Villa La Grange à Genève, mercredi. Le sommet sensible entre les États-Unis et la Russie pouvait commencer.

«Bienvenue dans la ville de la paix». C’est avec ces mots que le président du Conseil fédéral Guy Parmelin a accueilli les deux puissants chefs d’État. Poutine est arrivé directement de l’aéroport de Cointrin à Genève. Il a expressément indiqué qu’il ne voulait pas d’une réception sur le tarmac comme celle de Joe Biden la veille. Avec des gardes du corps lourdement armés, son convoi a traversé la ville devant les yeux des badauds ébahis.

Joe Biden a fait attendre Vladimir Poutine. Ce n’est que douze minutes après le président russe que le président américain est arrivé en voiture. D’habitude c’est Poutine qui fait attendre ses interlocuteurs: lors de la rencontre avec le prédécesseur de Joe Biden, Donald Trump, l’attente avait duré une heure entière.

Néanmoins, l’atmosphère entre les deux présidents a semblé moins froide que prévu. Deux jours plus tôt, Joe Biden avait qualifié Poutine d'«adversaire de taille». Une formulation qui a visiblement plu à Poutine, au pouvoir depuis plus de 21 ans.

Les journalistes ont joué des coudes pour avoir la meilleure vue

Mais les tensions entre les deux grandes puissances ne pouvaient être entièrement cachées. Alors que Biden et Poutine prenaient place dans le manoir, des journalistes américains et russes se sont apparemment affrontés. «Ça a commencé à l’extérieur du bâtiment», a rapporté un correspondant de «CNN». «Il y a eu des bousculades et des cris à l’extérieur alors que tous les journalistes essayaient d’entrer pour les voir s’asseoir». Une caméra de télévision a également été bloquée.

Le président des États-Unis est apparu plus détendu que son homologue russe au début du sommet. Alors que M. Poutine et son ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, étaient assis sur leurs chaises, les jambes écartées et sans expression, M. Biden croisait les jambes, plaisantait et prenait des notes. L’échange entre les deux présidents a duré près de quinze minutes de plus que prévu.

Pour Vladimir Poutine les discussions ont été «productives»

Le président américain avait méticuleusement préparé le sommet avec Poutine. Après s’être entretenu avec dix experts de la Russie, il avait également décidé de ne pas tenir de conférence de presse conjointe avec le président russe. Les Américains ont tiré les leçons du désastre d’Helsinki en 2018: Vladimir Poutine avait nié lors de la conférence de presse conjointe d’alors toute ingérence dans les élections américaines de 2016 (et Trump lui avait donné raison contrairement aux rapports de la CIA).

Le soir même, lors de leurs conférences de presse respectives, Joe Biden et Vladimir Poutine ont exposé leurs points de vue sur les négociations. Pour le président russe, elles ont été «productives». Biden a également exprimé sa satisfaction. Les pourparlers ont repris, les ambassadeurs pourront bientôt reprendre leur travail. La poignée de main était un bon début.

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