Le 22 octobre, l'Union démocratique du centre (UDC) a été sacrée grande gagnante des élections. Le Parti Socialiste (PS) s'est renforcé, et les Vert-e-s sont tombés de haut. Le Parti Libéral Radical (PLR) et Le Centre se sont disputés la troisième place. Lutte qui s'est finalement terminée par la proclamation de la victoire du parti centriste, puis par une rectification des parts électorales en faveur du parti de droite. Le président des Verts'libéraux n'a pas su maîtriser ses émotions, et l'Office fédéral de la statistique s'est plantée dans ses calculs.
En bref, ce fut une semaine riche en émotions! De leurs côtés, les partis commencent à sentir les conséquences positives et négatives de ces élections, notamment au niveau du nombre de leurs (nouveaux) membres.
Parti Socialiste (PS): 700 nouveaux membres
Le PS ne progresse pas seulement de 1,5 point pour arriver à 18,3% lors des élections. Il enregistre également une augmentation considérable de ses membres. «En raison du glissement vers la droite, 700 membres ont déjà adhéré au PS depuis dimanche afin de s'engager pour une Suisse sociale», déclare le porte-parole du parti Nicolas Häsler à Blick. 33'900, c'est le nombre d'adhérents que compte désormais le parti sous la coprésidence de Mattea Meyer et Cédric Wermuth.
Le glissement vers la droite inquiète une grande partie de la population. «Une UDC plus forte met encore plus de pression sur le pouvoir d'achat et menace la protection du climat ainsi que les progrès en matière d'égalité», explique Nicolas Häsler. «Beaucoup de gens souhaitent s'engager avec le PS pour éviter que le discours de l'UDC contre les étrangers ne se renforce.»
UDC: plus de 200 nouvelles adhésions
Mais l'UDC a tout autant bénéficié de ces élections. Non seulement la part d'électeurs augmente à 27,9%, mais le parti de Marco Chiesa voit aussi ses effectifs augmenter. «Depuis un certain temps, le nombre de nouveaux membres augmente. Rien que dans le court laps de temps qui s'est écoulé depuis le dimanche des élections, nous avons enregistré plus de 200 nouveaux membres», explique la porte-parole Andrea Sommer.
Cette évolution et le succès électoral de l'UDC montrent clairement que la population souhaite un changement de direction sur des questions centrales telles que l'asile, l'immigration et la politique énergétique. Selon Andrea Sommer, l'UDC compte actuellement environ 80'000 membres et sympathisants.
Les Vert-e-s: la frustration rassemble
Les Vert-e-s, dirigés par Balthasar Glättli, ont été déchus dimanche dernier, avec une baisse de 3,4 point pour tomber à 9,8%. Une petite augmentation des membres arrive tout de même à consoler les perdants. «Depuis le dimanche des élections, nous avons encore reçu une poussée d'adhésion et gagné plus de 50 membres», déclare la secrétaire générale Rahel Estermann. Ce chiffre pourrait encore augmenter, car le processus d'inscription passe d'abord par les partis cantonaux avant d'arriver à la centrale.
Rahel Estermann a une explication à la croissance des Vert-e-s, malgré la défaite électorale: «Beaucoup de gens sont frustrés qu'une politique climatique conséquente, la justice sociale et une société ouverte aient subi un revers avec le résultat des élections de dimanche. Cela réveille chez beaucoup l'esprit de révolte.» Depuis le début de l'année 2019, les Vert-e-s ont vraisemblablement connu une forte croissance, à hauteur d'environ 5000 membres pour atteindre désormais plus de 14'000 adhérents.
Les Vert'libéraux: changement à Genève
Le dimanche électoral a aussi été brutal pour les Verts'libéraux. Le parti présidé par Jürg Grossen n'a perdu que 0,2 point de pourcentage et reste stable avec 7,6% de voix, mais perd six sièges au Conseil national. Le parti peut tout de même compter sur un nombre croissant de membres depuis 2019. Celui-ci évolue «actuellement autour de 8000», selon le co-secrétaire général Ahmet Kut.
«Après le week-end électoral, nous avons observé une augmentation des adhésions, notamment à Genève.» Cette dernière pourrait être liée à la montée en puissance des forces de droite et à la perte du siège du conseiller national Michel Matter dans ce canton, suppose-t-il.
PLR: les chiffres restent stables
Le PLR détient actuellement une part électorale de 14,3%. Le parti dirigé par Thierry Burkart ne dispose toutefois pas d'un registre centralisé des membres, ce qui ne permet pas de fournir des données précises. «Le PLR compte environ 120'000 membres et sympathisants», explique le secrétaire général Jon Fanzun.
Le nombre de membres est resté à peu près stable ces dernières années. Ainsi, il n'y a pas eu de changement au cours des dernières semaines et des derniers jours. Il ne s'attend pas non plus à un grand bond en avant. «Les jeunes libéraux-radicaux ont tout de même gagné environ 10% de membres depuis les élections de 2019.»
Le Centre: un parti en pleine croissance
Il n'y a pas non plus de système d'adhésion géré de manière centralisée pour Le Centre, sous la direction de Gerhard Pfister. Ce sont les partis locaux qui s'en chargent. Il n'est pas possible pour l'instant de dire quelle influence le dimanche des élections aura sur le nombre de membres, selon la porte-parole Rosmarie Brunner.
Ce que l'on peut dire en revanche, c'est que «depuis le début de l'année, nous avons enregistré une augmentation d'environ 2000 membres et sympathisants». Le parti compterait actuellement environ 93'500 adeptes.