Anders Breivik comme modèle
Il avait presque réussi à tuer des étrangers en Suisse alémanique

Le 11 septembre 2020, un jeune extrémiste de droite avait tenté de tuer des étrangers et des musulmans avec sa voiture à Amriswil (TG). Le forcené avait percuté volontairement deux adolescentes. Une peine de 13 ans de prison a été requise, ce 2 mai.
Publié: 06.05.2023 à 10:00 heures
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Le 11 septembre 2020, un extrémiste de droite de 30 ans avait tenté de tuer des étrangers et des musulmans avec sa voiture à Amriswil (TG).
Photo: BRK News
Georg Nopper

Ce 2 mai, un homme de 30 ans comparaissait devant le tribunal de district d’Arbon, dans le canton de Thurgovie. En 2020, il avait tenté de tuer des étrangers et des musulmans, choisis au hasard. A l’aide de son véhicule, il y était presque arrivé. Parmi ses modèles, plusieurs terroristes d’extrême droite, dont le Norvégien Anders Breivik, dont les attentats avaient fait 77 morts et 151 blessés en 2011.

Le forcené d’Amriswil (TG) avait, lui aussi, minutieusement planifié son attaque, avec l’objectif de tuer le plus grand nombre de personnes racisées, étrangères ou musulmanes possible. Il avait même acheté une voiture pour l’occasion, comme le rapporte le «St. Galler Tagblatt». Avant de passer à l’acte, il avait monté une caméra sur son rétroviseur pour pouvoir diffuser les images sur internet.

Passage à l’acte le 11 septembre

Il était passé à l’acte le 11 septembre 2020, date du 19e anniversaire des attentats de New York. Ce jour-là, deux jeunes filles de 15 ans, qui se déplaçaient à vélo, avaient croisé son chemin. L’une d’elles avait la peau foncée, il l’avait prise pour cible.

Il avait accéléré et percuté les deux cyclistes. L’une des adolescentes avait été balancée dans un pré. L’autre, touchée par le capot, avait passé par-dessus le toit de la voiture avant de s’écraser sur la route. Alors blessée au dos et victime d’un léger traumatisme crânien, elle souffre encore aujourd’hui des conséquences du choc.

Une course folle stoppée par la police

Le conducteur avait fini sa course en emboutissant une voiture parquée plus loin et en finissant dans un mur de jardin. Pour poursuivre sa route, il avait ensuite dépossédé une employée de son véhicule de fonction et s’était lancé dans une course folle à travers les deux Appenzell, la ville de Saint-Gall et la commune de Rorschach. La police cantonale saint-galloise l’avait arrêté à Heerbrugg, un peu plus au sud, à la frontière avec le Liechtenstein.

Lors de sa comparution, ce mardi, l’homme a confié se sentir coupable. Mais le procureur n’a rien voulu savoir: il a requis une peine de 13 ans de prison ferme, peine suspendue au profit de l’exécution d’une mesure thérapeutique stationnaire. En clair, une fois la mesure exécutée, il devrait alors purger sa peine de prison ferme. Justification du Ministère public: «La Suisse n’a jamais connu d’actes comparables commis par une personne d’extrême droite.»

Les psychiatres ont constaté une schizophrénie paranoïde chez le prévenu. Le tribunal doit maintenant évaluer son degré de responsabilité au moment des faits. L’accusé avait par ailleurs déjà été régulièrement hospitalisé en psychiatrie durant sa prime jeunesse. Il avait eu une enfance difficile, durant laquelle son père alcoolique s’était suicidé. Le jugement est attendu ces prochains jours.

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