Le président russe Vladimir Poutine a effectué jeudi un vol d'une trentaine de minutes à bord d'un bombardier stratégique et supersonique Tu-160M des forces de dissuasion nucléaire de la Russie, en plein conflit en Ukraine. Selon les agences de presse russes, il s'est envolé depuis la piste d'une usine aéronautique à Kazan, la capitale de la république russe du Tatarstan (centre).
Le vol, d'après ces sources, a été effectué à bord d'un Tu-160M, une version modernisée de cet appareil conçu par l'Union soviétique lors de la Guerre froide. «Nous recevons de nouveaux équipements, des équipements excellents et effectivement de nouvelle génération», s'est félicité le chef du Kremlin, cité par l'agence Ria-Novosti, alors qu'il a tourné une grande part de l'économie russe vers l'effort de guerre.
La menace nucléaire à nouveau brandie
Le Tu-160M est un imposant bombardier lourd capable de mener des frappes nucléaires et conventionnelles sur de longues distances. Depuis le début de l'offensive à grande échelle en Ukraine, en février 2022, le président russe a soufflé le chaud et le froid quant au recours à l'arme nucléaire, déployant à l'été 2023 des armes nucléaires tactiques au Bélarus, proche allié de Moscou.
Début novembre, Moscou a révoqué sa ratification du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICEN), sur fond de conflit en Ukraine et de crise avec les Occidentaux. Fin octobre, la Russie avait également procédé à des tirs d'essai de missiles balistiques en vue de préparer ses forces à une «frappe nucléaire massive» de riposte.
La doctrine nucléaire russe prévoit un recours «strictement défensif» à l'arme atomique, en cas d'attaque de la Russie avec des armes de destruction massive ou en cas d'agression avec des armes conventionnelles «menaçant l'existence même de l'Etat».
(AFP)