Le gouvernement tarde à agir
Au Kosovo, les citoyens doivent tuer les chiens errants

Il y a trop de chiens errants au Kosovo. Les citoyens se sentent mal à l'aise dans les rues. Comme le gouvernement n'a pratiquement rien fait jusqu'à présent, les citoyens agissent eux-mêmes et vont jusqu'à tuer les animaux.
Publié: 30.08.2022 à 21:06 heures
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Au Kosovo, il y a trop de chiens errants. Ils assiègent les lieux publics, comme ici, au milieu d'un rond-point.
Photo: Albora
Johannes Hillig

Ils gisent au bord des routes, se cachent dans les ruelles et se regroupent devant les villas. Le Kosovo n'en peut plus de ses chiens errants, toujours plus nombreux. On estime aujourd'hui leur population à environ 250'000 individus, selon «Albora». Rien que dans la capitale Pristina, on dénombrerait 10'000 chiens errants.

Conséquence: la peur grandit au sein de la population. De nombreux citoyens se sentent menacés et à juste titre: les animaux se rassemblent souvent en meute dans les lieux publics, même très fréquentés.

La situation est devenue si intenable que certains citoyens ont décidé d'avoir recours à une solution drastique: ils tuent les chiens. Ce n'est pas la première fois qu'une telle problématique apparaît au Kosovo. En 2011 déjà, le sujet avait été abordé lors d'une assemblée communale. A l'époque, environ 300 chiens errants avaient été tués.

«Ils vont probablement exterminer les chiens»

Désormais, les autorités réagissent. La semaine dernière, un plan d'action pour la gestion et le contrôle des chiens avec ou sans propriétaire a été présenté. Il s'étendra jusqu'en 2028 avec pour objectif de «prévenir la propagation des maladies infectieuses et zoonotiques et de réduire le nombre de chiens errants dans les rues». Par ailleurs, le rapport indique que le commerce illégal de chiens doit être supprimé.

Les mesures à appliquer restent toutefois floues et font craindre le pire aux habitants. Le défenseur des animaux Driton Gusia s'alerte de la situation: pour lui, le gouvernement agit très tardivement. Les chiens qui se retrouvent dans les refuges ne seraient même pas stérilisés, ce qui ne permettra évidemment pas de résoudre le problème.

Le Kosovar est donc convaincu qu'au-delà des bonnes intentions, le gouvernement finira par recourir à des méthodes brutales pour régler rapidement le problème. «Ils vont probablement exterminer les chiens», redoute-t-il auprès d'«Albora». Mais pour lui, ce n'est pas une solution. Les expériences des dernières années l'ont prouvé. Malgré les nombreux animaux tués, il y a toujours beaucoup trop de chiens dans les rues.

(Adaptation par Thibault Gilgen)

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